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Une envie de livres ?

18/04/2011

Charly 9 ou ce que la pseudo-littérature historique peut faire de pire

En passant devant quelques librairies, je l'avais bien vu. Mais il y en a tellement qui sortent chaque année. Et puis n'est pas Balzac qui veut. Ni Maquet, enfin je veux dire Dumas. Une couverture de mauvais goût (parce que trafiquer une oeuvre de Clouet, ça relève du crime, surtout pour en faire ça). Donc je n'y aurais pas attaché d'intérêt à ce Charly 9, dont le titre est à lui seul d'un mauvais goût complet, si Marie n'en avait pas parlé là. Attention, ça dérouille sévère. Vu le talent qu'elle met à défendre ma chère époque moderne et la qualité de ses arguments, je vous conseille vivement d'aller la lire. Tous les points qu'elle avance non seulement me vont droit au coeur (c'est sensible, une souris...) mais sont justes.

Et puis, profitant de passer devant une librairie, je me suis dit qu'un saut ne me coûtait rien. Non, je ne l'ai pas acheté. J'ai juste eu envie de conseiller au librairie de ranger cette horreur dans le rayon des ouvrages humoristiques. Parce que Teulé y va fort, il enfile les perles, à croire qu'il veut se reconvertir. Remarquez, il vaudrait mieux.

Au début on se dit que Teulé veut nous faire un remake des Barbouzes :

- Comment pouvez-vous venir me réclamer la mort de mon principal conseiller qui déjà hier matin, sortant du Louvre, fut arquebusé dans la rue par un tueur caché derrière du linge séchant à une fenêtre ?.. Il n'est que blessé. Ambroise Paré dit qu'il s'en tirera et je m'en réjouis. 
- Pas nous, répond une voix de matrone au fort accent italien. D'autant que c'est ton jeune frère et moi qui avions commandité l'attentat. 
- Quoi ? ! 
Le garçon, d'un naturel aimable et ayant de bonnes dispositions, n'en revient pas. Sous un bouquet de duvet de cygne à sa toque, il tourne lentement la tête vers les six personnages assis côte à côte devant lui. L'un d'eux, vieux gentilhomme vêtu d'une jupe de damas cramoisi, regrette : 
- Sire, le seigneur de Maurevert, tueur professionnel mais mal habitué aux armes à feu, voulait faire ça à l'arbalète. Pour plus de sûreté, nous lui avons imposé l'arquebuse. Mal nous en a pris. Au moment du tir, Coligny s'est penché pour réajuster sa mule. Maurevert a manqué sa cible. 
Comme dit l'adage, plus c'est gros et plus ça passe.  Z'ont merdé avec le coup d'essai alors ils viennent demander l'accord du patron pour y aller plus fort. C'est naturel. Logique.
On ne doit pas avoir la même logique, Teulé et moi.

Tout y est pour le comique: Catherine de Médicis avec un fort accent italien, elle qui, en France depuis l'âge de 17 ans, se faisait une fierté d'imiter à la perfection les vendeuses de poisson de la place Maubert. Qu'importe ici elle roule les "r" (enfin euh comme les Français à l'époque). Mais alors "la Mamma", j'ai failli ne pas m'en remettre. Dans la même série, notre bonne Italienne se plaint de quoi? Mais de la chaleur à Paris le soir, évidemment ! Et comme le lecteur est un peu imbécile sur les bords, il faut bien enfoncer le clou: ce pov' Charly c'est pas qu'il est crétin, non, c'est juste un gamin. La preuve, ce sont ses haut-de-chausses bouffants et à la mode qui nous l'apportent :

descendant à mi-cuisse, sa "trousse" bouffante ressemble à une couche-culotte 

(j'ai cru défaillir en voyant un haut-de-chausse comparé à une couche culotte.) Mais oui bon sang mais c'est bien sûr!  C'est la faute à l'hérédité de la Couronne, un gamin sur le trône et c'est la cause de tous nos malheurs.

Et last but not least, le futur Henri III est un inverti, raison pour laquelle il apparaît en "putain fardée" (ce n'est pas moi, c'est Teulé qui ose tout), mais voyez-vous ce sont ses goûts, déclare sa mère.

Là, je crois que même Catherine Hermary-Vieille est battue à plates coutures. J'avais tenté de lire "Un amour fou" où elle faisait de Jeanne, mère de l'empereur Charles Quint et dite la Folle une nymphomane obsédée par son mari. Pourquoi pas. Tant qu'on rigole.

Ce qui me chiffonne, c'est que l'auteur doit être sérieux. Ou prétend l'être en écrivant ce... hum. Cette chose. Et qu'il va être cru. C'est gentil Monsieur Teulé de nous préparer des cohortes d'étudiants (avec des tas d'idées reçues) que l'on va pouvoir continuer de menacer du gibet de Montfaucon (j'aime leur tête quand je leur annonce cela) s'ils sortent une seule, je dis bien UNE SEULE de ces horreurs.


Excusez-moi, je vais vomir et je reviens. 

Des extraits de cette daube (pardon pour ce délicieux plat de la cuisine dite bourgeoise) sont disponibles là sur le site de l'Express notamment.

Note plus plus tard: quand je serai à la retraite ou alors après la thèse, penser à se recycler dans l'écriture de romans historiques. Je sais une chose, c'est que même sans talent d'écriture, y'a moyen de se faire de la thune facilement. Je pourrai enfin avoir de plus grosses rémunérations que mon mari. Et pourtant ce n'est pas gagné. 
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17/04/2011

Syndrome de Stockholm

Ce syndrome désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers. À ne pas confondre avec le syndrome de Lima qui est son inverse, quand les ravisseurs sont influencés par le point de vue de l'otage. 

Je crois que j'en souffre. Blague à part, même s'il est osé de comparer des cours prenants avec des ravisseurs, il y a quand même de l'idée. Je viens à peine d'en sortir et je me sens toute perdue. Hein ? Lundi, pas de cours à préparer? Mardi non plus? Et mercredi alors? Jeudi ? Ven... Mais samedi, samedi au moins? Non?


Non. 



Rien. 


Libre. 



Libre? 



Yeeeeeeep Hiip pip Houra ! Je suis liiiiiiiiiiiiiiibre ! Ah nom de Zeus ce que c'est bien. 


Sourire béat.



Et là paf, c'est le blues. Mais je vais faire quoi, moi, sans cours à préparer, ce n'est pas normal, cette situation. D'accord d'accord, je suis payée en principe pour une charge de cours qui me permet de terminer la thèse. Enfin, ça c'est la théorie. D'accord d'accord, il ne faut pas crier victoire trop vite. Parce que les prépas de cours sont peut-être terminées mais pas les cours. Va falloir ne pas oublier d'aller faire cours. 

En plus c'est le printemps. La nature ne m'aide vraiment pas.Vile tentatrice. Pourquoi les étudiants ont-ils le droit de s'avachir sur les pelouses et moi, pas ? Cropinjuste. Vais ressortir ma coquille de Caliméro. Mais encore faut-il que je me souvienne de l'endroit où elle est rangée.

Hein ? (bis) Quoi ? Ah oui, c'est vrai j'ai une thèse en cours, enfin en cours d'écriture. Ah c'est vrai. Vraiment, je l'ai tellement oubliée celle-là, que l'espace d'un instant j'ai oublié le nom du logiciel qui me sert à ouvrir ma base de données. Et que j'ai commencé par ouvrir mon dossier de cours en essayant de me remettre à la thèse. Sans rire. Habitude. Plonk ! Il y a des habitudes à perdre.

J'en étais même arrivée à m'enthousiasmer en préparant mes cours, à faire de grands discours pour expliquer que oui mais non c'est vrai je ne travaillais pas sur ma thèse, c'est mal je sais quand on est thésard, mais sur mes cours et que j'apprenais encore pleins de choses, des trucs fabuleux. Certes je vois dans l'oeil des étudiants que parfois, ils tirent un peu la langue à me suivre. Enfin pas toujours. Il y en a qui suivent et qui aiment pour en redemander et sortir des "déjà" quand j'annonce la fin (hého laissez-moi mes illusions, que non ce n'est pas parce que je suis jeune qu'ils sont gentils).

Une idée du bonheur, c'est la perspective de cinq mois sur la thèse. Il y aura bien des surveillances et quelque chose comme deux cents ou trois cents copies à corriger en quinze jours. Mais enfin. La thèse, quoi. 

Yeeep !



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