Musée du Puy-en-Velay.
Vercingétorix figuré par Uderzo et Goscini.
Continuons notre lecture de Pierre Miquel :
"Dans presque tous les livres d'Histoire de l'école publique on affirme ceci :
Peut-on imaginer que ces fameux seigneurs sont assez stupides pour détruire leurs propres ressources puisque - les livres le disent également - les paysans ne possèdent rien et la terre est au seigneur ?
Voyons par exemple dans un manuel d'Histoire les images suivantes. Le texte affirme tout d'abord que "la plupart des paysans étaient des serfs" : c'est faux. Le servage n'existait pas partout. Autre image : les paysans travaillent dans les bois sous l'oeil d'un contremaître. On dirait un véritable camp de concentration. Et quelques pages plus loin, cette image qui nous montre un bal républicain en 1880. Résultat : l'enfant est persuadé que les gens étaient malheureux avant la révolution et qu'ils sont heureux après. On ne lui dit pas que les paysans du Moyen Âge avaient de nombreuses fêtes dans l'année [chômées], un tiers de l'année. On ne lui dit pas non plus que les ouvriers en 1880, vivent dans la misère et sans congés ni jours fériés.
Le fameux chef gaulois Vercingétorix, assiégé dans Alésia, est contraint de capituler devant Jules César. Il se présente devant lui : "Donne-moi tes armes ! ", lui dit le Romain. Et le fier Gaulois les jette à ses pieds en s'écriant : "Viens les prendre !" Fierté du justicier vaincu. Le Bien cède devant le Mal mais relève la tête dans un sursaut d'honneur. Avec le chef gaulois, c'est toute la France qui se rebiffe contre l'envahisseur. Quel moment magnifique ! Magnifique... s'il était vrai ; car nulle part, les textes d'époque n'en font mention. Cet épisode a été purement et simplement inventé en un temps où la nation française avait besoin de redonner un peu de vie à son honneur perdu (1870)." (Pierre Miquel, La vie privée des hommes, Histoire des Français, Paris, Hachette, 1983, 64 p.)
Demain, il sera question d'une célèbre histoire de faux ou comment j'ai pris il y a quelques années ma revanche sur les théorèmes de math !
"Dans presque tous les livres d'Histoire de l'école publique on affirme ceci :
Les seigneurs du Moyen Âge consacraient leur temps à la chasse et à la guerre. Ils piétinaient les champs de leurs paysans et détruisaient les récoltes.
Peut-on imaginer que ces fameux seigneurs sont assez stupides pour détruire leurs propres ressources puisque - les livres le disent également - les paysans ne possèdent rien et la terre est au seigneur ?
Voyons par exemple dans un manuel d'Histoire les images suivantes. Le texte affirme tout d'abord que "la plupart des paysans étaient des serfs" : c'est faux. Le servage n'existait pas partout. Autre image : les paysans travaillent dans les bois sous l'oeil d'un contremaître. On dirait un véritable camp de concentration. Et quelques pages plus loin, cette image qui nous montre un bal républicain en 1880. Résultat : l'enfant est persuadé que les gens étaient malheureux avant la révolution et qu'ils sont heureux après. On ne lui dit pas que les paysans du Moyen Âge avaient de nombreuses fêtes dans l'année [chômées], un tiers de l'année. On ne lui dit pas non plus que les ouvriers en 1880, vivent dans la misère et sans congés ni jours fériés.
Le fameux chef gaulois Vercingétorix, assiégé dans Alésia, est contraint de capituler devant Jules César. Il se présente devant lui : "Donne-moi tes armes ! ", lui dit le Romain. Et le fier Gaulois les jette à ses pieds en s'écriant : "Viens les prendre !" Fierté du justicier vaincu. Le Bien cède devant le Mal mais relève la tête dans un sursaut d'honneur. Avec le chef gaulois, c'est toute la France qui se rebiffe contre l'envahisseur. Quel moment magnifique ! Magnifique... s'il était vrai ; car nulle part, les textes d'époque n'en font mention. Cet épisode a été purement et simplement inventé en un temps où la nation française avait besoin de redonner un peu de vie à son honneur perdu (1870)." (Pierre Miquel, La vie privée des hommes, Histoire des Français, Paris, Hachette, 1983, 64 p.)
Demain, il sera question d'une célèbre histoire de faux ou comment j'ai pris il y a quelques années ma revanche sur les théorèmes de math !
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