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Une envie de livres ?

04/10/2008

Réception sur le pouce


Non je ne vais pas vous parler des petites sauteries d'historiens, pendant lesquels on se gave de petits fours, en jonglant comme dans toute réception entre l'assiette, le verre, la serviette, le tout pour serrer d'une main poisseuse un confrère, non, la cause de cette réception sur le pouce n'est ni plus ni moins la suite de mes aventures à Tolbiac.

(Vous croyez que si j'envoie à un éditeur un manuscrit intitulé "Les aventures d'une souris à la BNF" ça peut se vendre? Ce que ça me rapportera en tout cas, ça ne sera pas pire que les revenus d'un article publié en sciences humaines... Passons, glissons si vous n'y voyez pas d'inconvénient.)

Non, c'est seulement que je me suis réceptionnée sur le pouce après une jolie chute sur le bois exotique extrêmement glissant de l'esplanade, en raison de la pluie parisienne de ces derniers jours. Je suis sûre que vous êtes déçus... Quoi, même pas? Et ça vous faire même rire? Cruels!

Bon d'accord, j'avais mes escarpins, et alors ? Souris peut-être mais hors de question d'être grise et moche ! Il y a assez de collègues féminines qui se négligent, je ne vais pas m'y mettre !

Sérieusement, un mail est parti dans la foulée, parce qu'en dépis des bandes anti-dérapantes posées peu après l'ouverture de la BNF Tolbiac, et des affiches expliquant que la pente munie d'un tapis, seul chemin entre l'esplanade et le hall et UNIQUE chemin d'accès à la BNF, est également glissante par temps de pluie, j'ai horreur de râler dans mon coin, autant que d'autres en profitent. Mais il paraît qu'en hiver, par temps de verglas c'est pire encore.

Je n'attends pas d'autre réponse, s'il y en a une, que des propos désolés de la part de mon interlocuteur, mais au moins cela fera une pierre de plus dans le jardin des nécessités d'agir. Et en attendant, ça me défoule. Une amie est tombée dans les escalators (juste assez larges pour qu'une personne s'y tienne et très hauts), résultat un bras cassé qui saignait très abondamment, les pompiers ont dû intervenir, bref...

Tout ça parce qu'un architecte a trouvé que du bois exotique pour l'esplanade, ça faisait joli, sans se renseigner suffisament sur les propriétés de ce bois, et sans doute, à propos des escalators, et autres pentes caoutchoutées, qu'il fallait faire du jamais vu, ou alors du grandiose. Ce n'est pas tout les jours que l'on construit une bibliothèque François Mitterand. Vous savez ce type qui a été président et qui, sur la photographie officielle, tenait les essais de Montaigne à l'envers.

Indépendamment des considérations esthétiques, ce grand machin est dangereux au quotidien, nettement plus que l'ancien site de Richelieu à mon humble (et erroné?) avis. Mais voilà, il fallait du grandiose. Qu'importe si le petit
peuple des usagers s'y casse la figure.

J'ai vraiment du mal à comprendre certains architectes du XXe siècle, moi. Vu que ça ne gêne pas des élèves architectes de faire passer des conduites d'évacuation des toilettes en plein salon. Vous me direz, c'était des élèves. Mais détrompez-moi ou Philippe Stark, architecte superstar, n'a t-il pas produit des chambres d'hôtel de luxe avec toilettes en plein milieu de la chambre, sans parois, naturellement? Il y en a un à Paris, pas vu de mes yeux, mais par un ami qui est allé faire son curieux.

Pour revenir à la BNF, tant qu'on y est, quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi le café à la machine automatique, en gobelet plastique, coûte 90 centimes d'euros, alors que le même à Richelieu coûte 35 centimes? Vous croyez que c'est parce qu'on fait traverser Paris à la nage au café en question? Ou alors c'est à cause des frais d'assurance de Tolbiac ? Il doit bien y a voir une raison... Tout s'explique, c'est ce que l'on dit en histoire, alors !

Ah, et parce qu'il y a toujours plus malheureux que soit, allez voir ici à quel point la nouvelle BNF est pratique pour les personnes en fauteuil roulant
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