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Une envie de livres ?

19/09/2008

Histoire de vieux papiers

Je me suis rendue compte que pour un blog dont l'adresse et le nom évoquent les archives, je ne vous ai toujours pas parlé de vieux papiers.

Il y a des quantités d'aventures qui arrivent aux chercheurs en salle d'archives. Alors commençons par le commencement, présentations et exemple de mésaventures.

Pour écrire l'histoire, on se base sur les documents de toute nature, en fonction de son sujet de recherche.

1/ Le plus souvent, on part d'un problème, une question que l'on se pose : "Comment expliquer les réactions ou l'absence de réaction des Français sous Vichy" ou bien "Pourquoi Henri IV a t-il laissé l'image de bon roi à la poule au pot?". On pourrait donner des milliers d'autres exemples de questionnement ou problématique.

2/ On commence par s'assurer que le problème n'a pas encore été traité par d'autres historiens, ou comment ils l'ont traité, est-ce que leur travail répond à toutes les questions que l'on se pose. C'est l'étape de l'étude historiographique : on étudie ce qui a été traité sur le sujet.

Si ce n'est pas le cas, on peut lancer des recherches. Dans les faits, généralement, on est spécialiste d'une période historique (histoire ancienne, histoire médiévale, histoire moderne -XVIe-XVIIIe siècles-, histoire contemporaine - du XIXe s. à aujourd'hui) plutôt précise (un siècle, un demi-siècle) voire d'un thème (histoire politique, sociale, culturelle, économique etc), et l'on sait en gros si le sujet a été traité ou pas. Ce qui ne veut pas dire que l'on s'abstient de l'étape 2. On sait plus rapidement quelle problématique serait intéressante.

3/ L'inventaire et l'étude des sources. Tout objet, tout document est source pour l'historien.
Pour ma part ( je préfère vous parler de ce que je connais le mieux) je fréquente les centres d'archives de Paris et de province, à l'étranger à l'occasion, à condition de maîtriser la langue...
À Paris, les centres d'archives sont des bâtiments souvent anciens, au moins en partie, et assez beaux, voire magnifiques pour certains. La Bibliothèque Nationale site Richelieu (la BNF est maintenant sur plusieurs lieux, Tolbiac dans le 13e arrondissement, Arsenal près de la place de la Bastille, Richelieu près de la Bourse, enfin l'ancienne Bourse, etc) est un exemple de bâtiment ancien et réellement magnifique et un de mes préférés.














Il faut généralement justifier au moment de l'inscription d'une activité de recherche à titre privé ou professionnel pour y avoir accès.

On s'installe dans des salles plus ou moins vastes, en commandant des documents, une fois que l'on s'est repéré dans le labyrinthe des références en collections, fonds, séries, sous séries, volumes ou cartons...
Et l'on peut, après un temps d'attente variable, consulter de précieux cartons.

Je parlais d'anecdotes, un peu plus haut, car il arrive quelquefois de drôles d'aventures. Moi, cela ne m'est jamais arrivé, en tout cas je ne m'en souviens pas. Mais celle-là est arrivée à une connaissance, archiviste médiéviste. Elle devait faire l'analyse d'un carton encore jamais parcouru. Elle prend son temps, savourant son plaisir, tourne délicatement les pages épaisses de parchemin. À un moment, elle sent une sur-épaisseur. "Un sceau !" L'aubaine ! Elle ne veut pas se précipiter, et rallonge l'attente délicieuse. Le moment venu, petit pincement au coeur, elle tourne le dernier parchemin avant la surprise. Et quelle surprise ! Une souris, morte depuis des dizaines de lustres naturellement, bien aplatie, pas plus grosse qu'un sceau. Horreur ! Scandale ! Effroi ! Elle en fut ce jour-là pour son compte. Hélas, on n'a pas toujours de chance, aux archives !
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