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Une envie de livres ?

18/10/2011

Vous avez dit "histoire-géo en option?"

Une amie, en poste dans le secondaire, a pointé du doigt ce qui pourrait bien être une nouvelle arnaque du ministère. Si vous vous souvenez, l'année dernière, il a bien été question de la place de l'histoire-géographie dans le programme en lycée. Plus exactement, il était question de rendre optionnelle l'HG du programme de Terminale scientifique. Mais puisqu'on vous dit que les scientifiques ont d'abord besoin de renforcer leur excellent niveau en sciences (là, si j'ai des collègues de maths et de physiques qui lisent, ils doivent être en train de s'étrangler, mourir de rire ou rire tout simplement jaune). Et puisqu'on vous a dit, bandes de profs j'menfoutistes toujours soupçonneux et mal intentionnés, que le volume horaire d'HG sera juste juste concentré en seconde et en première et même qu'il y aura possibilité de faire plus d'HG en choisissant cette option en terminale! 

Ben voyons.


Voici ce que nous écrit cette collègue, Oiseau Phénix:





Parmi les grands dispositifs de la réforme du lycée mise en place depuis la rentrée 2010 (classe de seconde) figure la suppression de l'enseignement obligatoire de l'histoire-géographie en Terminale Scientifique à la rentrée 2013, les élèves de Première S passant donc l'épreuve du baccalauréat dans cette discipline, de manière anticipée en juin 2012.
Il a néanmoins été prévu que les élèves de section scientifique ayant passé cet examen en histoire-géographie à la fin de leur classe de première pourraient, sur la base du volontariat, poursuivre en terminale (à partir de la rentrée 2013 donc) cet enseignement, qui donnerait lieu à une évaluation finale prenant la forme d'une épreuve optionnelle au baccalauréat.

Néanmoins, chaque rectorat semble avoir décidé de n'ouvrir l'option dans chaque lycée qu'à la demande expresse du chef d'établissement, et ce, selon un calendrier qui diffère d'une académie à l'autre. L'information concernant les dates limites n'est absolument pas connue par les enseignants d'histoire-géographie, alors qu'il est urgent pour eux de pouvoir s'assurer que les chefs d'établissements ont bien adressé une demande, pour instruction au rectorat, et pour information à l'inspecteur d'académie.

A terme, nous, professeurs d'histoire-géographique, sommes menacés de voir disparaître définitivement notre enseignement en classe de terminale scientifique. Pensons aux lacunes, dans un domaine majeur des sciences humaines, d'élèves de filière scientifique qui n'auront reçu cet enseignement dans leur parcours intellectuel de lycéens que durant deux années. Rappelons nous que de nombreux élèves de cette section peuvent se destiner à des classes préparatoires littéraires ou économiques et sociales, à des écoles comme Sciences Po. Sans parler, plus fondamentalement, des conséquences sur leur formation intellectuelle et civique.
Pour ce qui est du nombre de postes, il semble également évident qu'il s'agit à terme d'aller encore vers des suppressions massives, qu'une telle démarche ministérielle ne saurait que favoriser, avec l'aide des rectorats qui n'offrent pas aux enseignants la possibilité réelle d'ouvrir cette option à temps, faute d'information sur le calendrier académique.

Réveillons-nous !

Je ne sais pas comment vous comprenez le truc, mais moi,  j'ai l'impression d'un attrape-couillon, si vous me permettez ce mot un peu rabelaisien. Je ne peux pas estimer en l'état les conséquences en terme de postes, mais en terme de culture générale des étudiants, j'imagine très bien le massacre. Déjà qu'entre ce que l'on enseigne en cours et ce que retient la majorité des élèves, il y a comme une différence. Qu'en l'état actuel, les connaissances  de nos bacheliers sont rarement exceptionnelles... et je ne vous dis pas quand on leur évoque leurs programmes de collège, là, en général ils vous regardent avec de grands yeux vides. Ouhlà... Quatre ans avant? Il faudrait qu'ils se souviennent d'un truc vieux de quatre ans? Imaginez si pendant un an ils ne font plus d'histoire géo, je fais le gros dos et je m'attends au pire...

Mais comme nous sommes de gros chanceux, il n'y aura sans doute pas eu une profession épargnée par les mesures publicitaires du gouvernement. Ça me fait penser à la taxe professionnelle, supposée être supprimée. Oui-da. L'État ne la touche peut-être plus. Sauf que les entreprises la versent toujours - ou son équivalent, mais augmenté sinon ce n'est pas drôle -  aux collectivités locales. Et bam !

Je suis sûre que l'on pourrait s'amuser de toutes les mesures prises en relevant l'écart entre le discours et la réalité. M'est avis que l'exercice serait édifiant. 



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