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Une envie de livres ?

12/02/2009

333 manuscrits en ligne


Trogen, Kantonsbibliothek Appenzell Ausserrhoden, CM Ms. 9, Flandres, 2e quart du XVIe siècle, Livre de prières d'Anne de Clèves p. 5 recto http://www.e-codices.ch.


Voici une information datée de décembre 2008, trouvée sur le site Généinfos, et qui vaut son pesant de cacahuètes, y compris pour les curieux et autres amateurs qui liront ce billet ! Il s'agit en réalité d'un site e-codices, qui se veut bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse. Allez faire un tour, c'est superbe !
Le but du projet e-codices est de mettre à disposition les manuscrits du Moyen Âge en Suisse dans une bibliothèque virtuelle. Pour l’instant, 363 manuscrits de 16 bibliothèques différentes sont accessibles. La bibliothèque virtuelle sera progressivement enrichie.
À quand un pareil site pour mes archives du XVIIe siècle? Rêvons un peu...

Anne de Clèves (1515 -1557) est la très heureuse épouse d'Henri VIII qui a eu la chance d'être répudiée et non décapitée par son royal époux...
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Contester ou proposer?

Toujours à propos de la grève dans le supérieur.

La contestation sans proposition, ne mène à rien, ne mènera à rien, car toutes les protestations ne feront que bloquer la situation, alors que la nécessité de réforme est réelle. Faire des propositions est d'autant plus que important que le public ne comprend rien aux raisons profondes de la levée de boucliers du supérieur, assimilant souvent secondaire et supérieur en une sorte de magmas contestataire: ""les profs" sont encore en grève! Ah bon, parce que ça leur arrive de travailler?". Sauf que la grève du supérieur est extraordinaire.

Cette situation provoque un certain nombre de réflexions:

* le besoin après la présente grève d'une plus grande communication à l'égard du public du quotidien des chercheurs, que signifie "faire de la recherche" aujourd'hui? Quelles difficultés, quels bonheurs aussi, représente l'activité de chercheur? Qu'est-ce que cela apporte (selon les disciplines) ?

* au sujet du projet de décret concernant le statut des enseignants chercheurs:

- flou artistique de certains alinéas, pourtant déterminants: sur quels critères les présidents d'universités vont-ils décider qui est bon chercheur et peut recevoir des décharges d'heures de cours? Quelle institution pour contrôler cette part de l'activité des présidents? Car juge unique, juge inique.

- que les présidents aient le pouvoir de contrôler l'activité réelle des enseignants chercheurs, pourquoi pas, à condition que les enseignants chercheurs aient la certitude qu'ils ne seront pas à la merci de tractations liées à leur proximité par rapport au pouvoir, bref que leur carrière, leur indépendance ne dépende pas de leur capacité à courtiser le prince, i.e. le président. Quelles garanties sont données pour l'instant dans le décret? C'est un point essentiel qui nécessite des précisions et des garanties absolues.

- l'activité de recherche des enseignants chercheurs est déjà évaluée: à chaque fois qu'il veut changer d'échelon, quand il devient maître de conférence, qu'il passe une HDR (habilitation à diriger des recherches), etc. Si l'on veut améliorer cette évaluation, qui finalement n'est peut-être pas assez fréquente, il y a plusieurs possibilité à envisager.

a/ une évaluation par des bureaucrates n'a aucun sens. Il faut être évalué par des chercheurs professionnels, par des pairs. Doit-on envisager l'anonymat des dossiers à évaluer? On sait très bien qui travaille sur quoi. Pourquoi ne pas songer, puisqu'il est question de s'intégrer à un classement mondial, à une évaluation par des spécialistes mondiaux? Restera à établir la liste de ces spécialistes. Certains suggèrent de n'être jugés que par des pairs, donc de supprimer le tiers de membres du Conseil National des Universités (CNU) nommés (par le gouvernement).

b/ une évaluation peut-être effectivement plus fréquente. Ce qui est scandaleux dans le présent décret visant à réformer le statut des enseignants chercheurs, est qu'il jette la suspicion sur des enseignants-chercheurs qui sont irréprochables. La grève mobilise des enseignants qui d'ordinaire, ne manifestent jamais. Certains, pourrait-on avancer, la majorité, n'ont jamais fait grève et jamais participé aux mouvements de contestation. Il est peu probable qu'un mauvais chercheur soit un bon enseignant (montrez-nous cet oiseau rare!) et les étudiants peuvent légitimement attendre les meilleurs enseignants au niveau de l'université!

- donc plutôt que de cantonner les enseignants-chercheurs qui ne se préoccupent plus guère de la qualité de leurs travaux, qu'il s'agisse d'enseignement ou de recherche, aux tâches d'enseignement, donnons-nous le moyen "législatif" de les inviter à se reprendre, avant de mettre fin à leur mission d'enseignant-chercheur; et ce qui est valable pour le supérieur doit l'être aussi pour le secondaire; un professeur qui n'est pas soucieux de mettre à jour ses connaissances et son enseignement, doit recevoir un avertissement, et au cas où il n'en tiendrait pas compte, se voir retirées ses fonctions d'enseignant, et pas pour rejoindre un placard. Car s'il ne respecte pas ses engagements, pris au moment de signer son contrat - car il me semble essentiel que les enseignants signent un contrat qui précise leurs droits et leurs obligations. Un enseignant doit pouvoir être licencié pour faute lourde, puisque sa faute pénalise ses collègues, la recherche et les étudiants. Mais cela implique de pouvoir poursuivre les syndicats pour abus lorsqu'ils bloquent une sanction nécessaire. Le pouvoir absolu royal - mal connu du grand public et pourtant limité - est décrié mais le pouvoir absolu syndical fait juste l'objet d'un tabou...

- un des objets de scandale est le détournement par les partis politiques de cette réforme qui est nécessaire. Que l'on cesse à l'université de diaboliser le système américain (nous ne sommes pas obligés de le copier point à point jusque dans ses défauts), les entreprises (qui ne sont pas pour autant toutes irréprochables pour autant), de diaboliser la lutte contre la gabegie financière et humaine qui a lieu dans l'éducation nationale, du secondaire au primaire:

- pourquoi ne pas réfléchir à des fondations qui garantissent aux entreprises un investissement défiscalisé au moins partiellement, ce qui les rendrai attractives - comme c'est le cas aux États-Unis, en fixant des garanties sur l'utilisation des fonds. Il s'agit de déterminer un pourcentage d'étudiants qui seront formés grâce à des bourses dans l'intérêt de l'entreprise qui aura versé les fonds, et un pourcentage important d'étudiants, pas loin d'être égal au premier, qui pourraient recevoir également des bourses pour se consacrer à des disciplines sans rapport avec l'activité de l'entreprise fondatrice, mais qui servirait son prestige.

- les bourses créées grâce à ces fondations doivent combiner absolument critères sociaux et critères de mérite: il est hors de question que des étudiants qui sont faits pour des études supérieures doivent y renoncer, faute de financement. Il est scandaleux de conserver le système actuel qui permet à des candidats à l'agrégation dont les parents ont des moyens financiers tout à fait suffisants, d'obtenir une bourse sur critères de mérites seuls, au détriment d'étudiants ayant été obligés de faire tout leur cursus sur critères sociaux, et qui au moment de passer l'agrégation, se retrouvent contraints d'abandonner ou de s'endetter pour pouvoir préparer pendant un an l'agrégation. Ce qui m'est arrivé.

- la gestion des finances des fondations doit être contrôlé strictement, en ne dégrevant fiscalement que celles qui investissent dans le temps dans des opérations non soumises aux fluctuations de la bourse.

* lutter contre la gabegie humaine et financière de ces masses d'étudiants mal orientés qui échouent dans les trois premières années de la licence. Tous les points qui suivent ont fait l'objet d'une discussion avec mes étudiants de troisième année, qui étaient d'accord avec les suggestions.

- Il faut pour résoudre ce problème établir des bourses sur critères qui soient à la fois sociaux et liés au mérite des étudiants. Ce qui existe déjà dans certains pays européens et fonctionne très bien.

- établir en fin de première année un examen qui sélectionne les étudiants autorisés à continuer en deuxième année, pour éviter de voir traîner à l'université des étudiants qui finiront pas échouer, faute d'avoir la capacité
de suivre des études supérieures intellectuelles. En fin de première année, car selon le lycée, on n'a pas nécessairement appris à réfléchir, à travailler de façon autonome, et très rigoureuse, ce qui est absolument nécessaire pour réussir à l'université. Mais cela suppose de ne pas confondre égalité des chances (qui consiste dans la même offre de formation à tous) et égalité des talents, car jusqu'à preuve du contraire, je n'estime pas avoir les mêmes capacités qu'un facteur d'instruments, qu'un ingénieur BTP ou encore qu'un professeur de sports, même si on me proposait une formation complète. On ne peut pas aider les gens malgré eux, or je n'ai pas vu d'échec à l'université tant comme étudiante que professeur, lié à d'autre cause que des compétences insuffisantes de la part de quelques étudiants ou d'incapacité à comprendre l'importance du travail et de l'effort demandé. Cette gabegie humaine, qui méprise au nom d'une égalité des chances mal comprises, la perte des meilleurs années de ces jeunes étudiants qui échouent, finalement. C'est une gabegie également des efforts des enseignants pour les aider, qui vont investir en pure perte de temps, de l'énergie. Et c'est une perte pour l'université qui n'a la réputation que d'être trop souvent médiocre: quand un élève est bon, on le pousse en prépa. Pas à l'université. Où reviennent ceux qui ont échoué en cours de prépa ou aux concours des grandes écoles...

- D'autre part remettre à plat le système d'orientation professionnelle: cesser de diaboliser ou de réserver aux moins bons élèves ce qui n'est pas la voie générale du lycée. Chacun a sa place en fonction de ses compétences, et je ne crois pas que ce soit rechercher le bien d'un jeune que de le laisser perdre ses meilleurs années, devenir chômeur et aigri, avec peu ou pas de diplômes réellement utiles, alors qu'il aurait pu trouver sa place ailleurs, dans un autre secteur d'activité.
Il n'est pas honteux de faire un cursus professionnalisant dès la fin de 3e.
On peut faire des études supérieures après un CAP et un temps d'activité. Faire en sorte que les collégiens et les lycéens soient tous informés précisément sur l'éventail complet des métiers existants, à l'aide de vidéos présentant les métiers par type d'activité et de compétences, et de stages d'observation, quitte à utiliser pour cela les mercredi après-midi par exemple. Près de la moitié des étudiants échoue à l'heure actuelle à l'université et quelque soit les moyens humains et financiers, ils ne pourront pas y trouver leur place sauf à
comprendre le caractère essentiel de l'effort personnel, de l'assiduité, de l'ambition personnelle dans leur réussite finale, qu'ils obtiennent des diplômes dans une grande école ou un CAP. Comment peut-on en arriver à l'heure actuelle à manquer de jeunes gens refusant des métiers manuels très bien payés - mieux même qu'enseignant dans le secondaire - ?

- relever le niveau d'exigence en expression écrite et orale en français, apprendre aux élèves les règles sociales, savoir se présenter à un entretien, bref à la fois faire comprendre aux élèves que leur réussite personnelle dépend notamment de leur capacité à se faire accepter et à accepter les règles sociales. Ce qui n'est possible qu'à condition d'admettre que l'entreprise n'est pas un grand Satan, qu'entretien n'est pas synonyme de discrimination.

* lutter contre la gabegie financière à l'université:

- en plaçant auprès du président des conseillers techniques: on peut penser notamment dans le domaine informatique, à des entrepreneurs qualifiés, ayant prouvé leur aptitude à gérer autre chose que des systèmes windows, qui interviendront à titre d'experts, payés selon leurs compétences, ce qui permettra enfin une diffusion internationale de la recherche française et une économie conséquente. Au lieu des achats de logiciels coûtant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros parce que le président, incompétent en informatique est persuadé qu'un logiciel payant est par exemple nécessairement mieux qu'un logiciel gratuit, au lieu de renouvellement du parc informatique tous les trois ou quatre ans, qui n'a pas lieu d'être.

- supprimer les dernières chaires à vie comme il en existe (encore?) au Centre National des Ars et Métiers (CNAM) où l'on voit des titulaires de chaire devenus parfaitement incapables d'assurer leurs fonctions;

- supprimer l'actuel système de financement des laboratoires qui les obligent à
dépenser d'intégralité de leur enveloppe budgétaire une année, alors qu'elles n'en ont pas un besoin absolu, et qui leur interdit de faire certaines dépenses dont elles auraient par ailleurs absolument besoin

- mettre fin au système de marchés publics, et de contrats pluriannuels au plus bas coût, qui amènent des établissement d'enseignement supérieur à payer chaque nouvelle livraison du matériel dont elles n'ont plus systématiquement besoin, qui assurent des rentes scandaleuses à de grandes entreprises qui ne sont pas les meilleures; cette politique provoque également une gabegie financière, à cause d'une politique à court terme - l'économie immédiate au lieu de l'investissement sur dix ans par exemple.

- ne retenir que l'avancement au mérite des fonctionnaires, enseignants ou personnel administratif et technique, ce qui suppose de limiter les abus de pouvoirs de syndicats; ce qui évitera de décourager les enseignants et personnels techniques et administratifs, qui finissent par démissionner, demanter une mutation, lassés de l'incurie de leurs collègues, cas que j'ai eu sous les yeux avant hier encore...

Mais je sais bien que tout cela restera en pure perte, car le ministère ne veut entendre que des syndicats et des élus, or pour faire partie d'un syndicat ou être élu, il faut avoir du temps...
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Un petit trésor à lire, "bonnet d'âne"

Voici ma découverte d'hier soir (je me régale, alors autant vous en faire profiter, attention bloggeur hargneux... mais j'aime les hargneux, question de solidarité) : le blog de Jean-Paul Brighelli.
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