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Une envie de livres ?

14/02/2009

Brève introduction à l'histoire politique (1)

Parce que je songe aux grandes biographies qui vont venir rejoindre les premiers basiques sur les rayons de la bibliothèque, voici de quoi patienter.

A l'instar de l'histoire diplomatique et de l' histoire militaire , certains thèmes traditionnels d'histoire politique ont connu un regain d'intérêt ces dernières années, sans doute sous l'influence de relations internationales instables. Avec le genre biographique, ces domaines historiques ont toujours eu la faveur du public.


Forme la plus ancienne de l'historiographie, l'histoire politique a polarisé l'attention des historiens occidentaux depuis l'Antiquité jusqu'au XVIIIe s.
Raconter l'histoire nationale, a été l'objectif des auteurs grecs (Hérodote avec l'histoire des Guerres médiques, Thucydide et sa guerre du Péloponnèse, Polybe et ses Histoires qui portent sur les guerres puniques). Elle l'a été tout autant des auteurs latins : Tite-Live, Tacite s'emploient à retracer l'histoire de Rome, ou celle des empereurs. C'est encore l'objectif des historiens du Moyen Âge: deux exemples entre tous: l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours et la Vie de Charlemagne d'Eginhard. Dans tous ses cas, les auteurs sont convaincus qu'ils retracent l'histoire d'une nation extrêmement prestigieuse, la leur.

L'idéologie, une certaine vision du monde ont toujours profondément influencé le regard des historiens.

Lorsqu'au XIXe s. l' histoire fut introduite dans les universités européennes comme une discipline autonome, elle se concentra sur l'étude de la politique des Etats, des gouvernements et des institutions et, par conséquent, sur les actions des "grands hommes". La notion même d'histoire politique aurait été ressentie à l'époque comme une tautologie, puisque l'approche politique était considérée comme la seule manière sensée d'aborder l'histoire.


L'histoire politique accordait au XIXe siècle une grande place aux guerres. Preuve de cette prédominance écrasante, la formule d'Hegel, selon laquelle "les périodes de paix sont les pages blanches de l'histoire".

Ce n'est que dans la seconde moitié du XXe s. que s'imposa la conviction que l'histoire politique n'était qu'une parmi de nombreuses autres approches du passé, puisque l'histoire, doit considérer la totalité de l'action humaine.
S'efforçant d'élargir son champ d'études, elle n'examine plus seulement la pensée et l'action des élites politiques et militaires, mais aussi le contexte économique, le modèle socioculturel dominant, les échanges d'informations, les contraintes administratives ou les expressions symboliques et rituelles du pouvoir.

Elle recourt à des échanges avec l' histoire culturelle, économique et sociale. Bref, elle s'ouvre à l'universel.

Mais avant d'en arriver là, la pratique historique du XIXe siècle a été profondément et même essentiellent orientée, partisane.
Un historien, Camille Jullian écrivait en 1897: "L'histoire naquit à nouveau, non pas du paisible travail de cabinet, mais de la lutte des partis."



C'est en effet sur le terrain privilégié de l'histoire que se sont engagés les âpres combats qui mettaient aux prises conservateurs et libéraux, cléricaux et anticléricaux. Tous, au XIXe siècle, en appellent au passé pour légitimer leurs opinions.
Un exemple, celui de la Révolution française: aux contre-révolutionnaires pour
qui la Révolution est un complot (thèse de Barruel) ou un châtiment divin (Joseph de Maistre), s'opposent les libéraux qui insistent sur les apports de la Révolution, de laquelles sont nées les libertés. Au mieux, on gomme, on minimise tel ou tel aspect défavorable, comme la Terreur.


D'ailleurs cette imbrication étroite de la politique et de l'histoire s'incarne même en la personne d'Augustin Thierry comme en celle de Guizot qui font oeuvre à la fois de politiciens et d'historiens. C'est clairement ce que confesse Augustin Thierry dans les "Lettres sur l'histoire de France".



La défaite de Sedan (1870) a bcp joué dans le développement de mythes nationaux -- voir l'essai sur le règne de Philippe-Auguste --, l'histoire devait servir à alimenter le culte national.



La IIIe République a fait de la Révolution le fondement de son régime. Une chaire d'histoire de la Révolution française est créée en 1898. Les marxistes commencent à donner leur vision de l'histoire: pour Albert Soboul, la Révolution marque le passage du féodalisme au capitalisme.

Le marxisme a joué un rôle essentiel dans l'historiographie du XXe siècle. Il a conduit beaucoup d'historiens à s'intéresser bien plus aux masses qu'aux "grands hommes".

PS: je ne parle plus réforme mais j'y pense. Je crois même que j'ai des idées qui me travaillent, vu comme je cherche des dérivatifs avec ce remplissage de la bibliothèque et ces billets sur l'histoire politique.
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La collection "La nouvelle histoire de la France", collection Point Seuil Histoire


Dans la série "basiques pour honnête homme", voici la plus toute jeune (aïe je vieillis) "Nouvelle histoire de la France", qui se découpe en trois séries :

- Nouvelle histoire de la France médiévale
* Stéphane Lebecq, Les origines franques
*
Theis Laurent, De la mort de Charlemagne aux environs de l'an mil
* Dominique Barthélemy, L'ordre seigneurial, XIe-XIIe siècle
* Monique Bourrin-Derruau, Temps d'équilibre, temps de rupture
*
Alain Demurger, Temps de crise, temps d'espoir, XIVe-XVe siècle

- Nouvelle histoire de la France moderne
* Janine Garrison, Royauté, Renaissance et Réformes, 1483-1559
* Janine Garrison, Guerres civiles et compromis, 1559-1598
* Yves-Marie Bercé, La naissance dramatique de l'absolutisme, 1598-1661
* François Lebrun, La puissance et la guerre, 1661-1715
* André Zysberg, La monarchie des Lumières, 1715-1786

- Nouvelle histoire de la France contemporaine
* Michel Vovelle, La chute de la monarchie : 1787-1792
* Roger Dupuy, La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire : 1792-1794
* Denis Woronoff, La République bourgeoise, 1794-1799
* Louis Bergeron, La France napoléonienne : aspects intérieurs :
1799-1815
* Roger Dufraisse et Michel Kerautret, La France napoléonienne : aspects extérieurs : 1799-1815
* André Jardin et André-Jean Tudesq, La France des notables, 1815-1848, vol. 1et 2.
* Maurice Agulhon, 1848 ou l'apprentissage de la République : 1848-1852
* Alain Plessis, De la fête impériale au mur des fédérés : 1852-1871
* Jean-Marie Mayeur, Les débuts de la Troisième République : 1871-1898
* Madeleine Rebérioux, La République radicale, 1899-1914
* Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, Victoire et frustrations: 1914 -1929
* Dominique Borne et Henri Dubief, La crise des années 30 : 1929-1938
* Jean-Pierre Azéma, De Munich à la Libération (1938-1944)
* Jean-Pierre Rioux, La France de la Quatrième République, L'ardeur et la nécessité (1944-1952)
* Jean-Pierre Rioux, La France de la IVe République, L'Expansion et l'impuissance : 1952-1958
* Serge Berstein, La France de l'expansion, 1, La République gaullienne, 1958-1969
* Serge Berstein, Jean-Pierre Rioux, La France de l'expansion, 2, L'apogée Pompidou, 1969-1974
* Jean-Jacques Becker, Crises et alternances : 1974-2000


Certains volumes ne sont pas jeunes, hélas, et comme la manie est toujours de sortir de nouvelles collections plutôt que de rééditer les anciennes, je ne vous fais aucune garantie du devenir de cette collection.

Comme dans tous les ensembles, certains volumes sont un peu moins bons. Je me souviens de remarques assassines quand j'étais sur les bancs de la fac contre celui de Garrison sur les guerres de religion, ou les querelles épiques entre médiévistes à propos de celui de D. Barthélemy sur l'ordre seigneurial d'ailleurs... Peut-être pour cela que certains ne sont plus disponibles d'occasion.

Petits volumes, prix modiques (oui bon, si on achète la trentaine de volumes...) et dans l'ensemble (très) correct.

Au passage je ne remercie pas les auteurs du site des éditions du Seuil pour sa collaboration à cette recension, ils pourraient songer à mettre un peu moins de flash et avoir un site un peu plus fonctionnel. Là comme ça, ça ne donne pas envie d'acheter...
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L'Histoire de France de J. Carpentier


Panorama de l'histoire de France, ce petit volume de la collection Point Seuil est un peu un des... voyons, voyons, allez trois ou quatre volume d'histoire qu'il convient d'avoir chez soi même quand l'histoire n'est ni un métier ni une passion, et un des premiers des quelques dizaines d'ouvrages d'histoire qui constitue la bibliothèque de l'honnête homme.

Oui, je suis au courant que l'honnête homme est un concept du XVIIe siècle. Et alors ? On peut être honnête homme au XXIe siècle, je ne vois que des avantages à la chose.

Lorsqu'il est sorti ce tout petit ouvrage (groumph, à peine 500 pages) s'est attiré de nombreuses louanges :

" Synthèse très réussie d'un demi-siècle de travaux historiques tant français qu'étrangers sur notre espace national. "
Philippe Joutard, le Matin

" Nous tenons avec ce livre notre nouveau petit Lavisse, avec la gloriole républicaine en moins et la pudeur des vrais savants en plus... "
Jean-Pierre Rioux, Le Monde

" Pour tous ceux qui, soit par goût personnel, soit par obligation professionnelle, ont à connaître de l'histoire de la France, le Carpentier-Lebrun est actuellement la référence fondamentale et indispensable. "
Jean Peyrot, Historiens et Géographes

Il contient non seulement l'histoire politique, mais bien sûr - après un siècle d'historiographie, c'est la moindre des choses - l'histoire des cultures, au sens "civilisation", des arts, des religions, des économies et des paysages, l'histoire intellectuelle, etc... Pour (commencer à) tout savoir du néolithique à la fin du XXe siècle, en passant par les Mérovingiens, la société féodale, la Renaissance, Loulou 14, les révolutions politiques, industrielles, etc.

Il renvoit aussi vers une petite bibliographie - qui aurait mérité d'être commentée... - des cartes et tableaux statistiques, une chronologie, un glossaire, un index, bref, tout pour réviser votre programme de collège...


(et maintenant c'est pour moi l'exercice de bibliographie ou comment vous aider à le trouver/commander chez votre libraire préféré en vous donnant les bonnes références, dans l'ordre s'il vous plaît)

Capentier, Jean (dir.), Histoire de France, Paris, Le Seuil,
1987 (mais si si on le trouve encore... bon ce serait bien qu'il soit réédité...)
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