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Une envie de livres ?

14/10/2011

Sous l'oeil de Big Brother, évaluons les moutons

L'université a déjà commencé à faire les frais de la mode des évaluations (Changaï, toussa, avec des statistiques interprétées par des types qui n'y comprennent rien) mais mais mais... vous n'avez tout de même pas cru que les choses allaient s'arrêter là. 

Quand même. 

Voyons. 

Soyez raisonnables. 

Nous avons eu le socle commun de compétences. 

Maintenant, c'est dès l'âge de cinq ans que les enfants devraient être évalués (clic). "RAS" (pour "rien à signaler"), "risque" et "haut risque".Rangés dans trois petites boîtes. Comme moyen de donner confiance à un enfant, il faut avouer, on est au top. Mais tout est compensé, puisqu'il est question de supprimer les notes, si traumatisantes. Cherchez l'erreur.

Actuellement, les professeurs sont invités à repérer les enfants en difficulté ou au comportement perturbé (et perturbateur) en classe de 6e. Et à communiquer sur ce point avec les professeurs des écoles qui ont eu ces enfants. En règle générale, ce sont les mêmes élèves avant et après le passage du CM2 en 6e. Remarque d'une collège "et on attend quoi pour classer à haut risque les foetus qui auront fait une grimace lors de l'écho des trois mois?" Que je sache, depuis des décennies, les instituteurs et professeurs des écoles connaissent les élèves en difficulté et font souvent ce qu'ils peuvent pour les orienter en soutien. Dans les années 80, existaient de fait des heures de soutien, depuis ont été créés les RASED.
Parce que, précisément, rien n'est prévu pour remédier aux difficultés constatées grâce à ces fabuleuses évaluations-bam-bam-bam-roulements de tambour. Si l'on sait qu'un élève a des difficultés et que l'on fait une petite fiche, très bien. Mais si l'on ne fait rien pour corriger les premières erreurs, à quoi sert cette fiche? Mon petit doigt, qui lui aussi est très mal intentionné, me dit que ça va surtout servir à classer les écoles pour distribuer des primes (ou pas). Parce qu'aider un gamin en difficulté, ça peut passer par une aide proposée aux parents, une mise en sécurité du gamin si le milieu familial pose de sérieux problèmes, des heures de soutien voire - rêvons un peu - un changement radical des méthodes de lecture...

Je ne suis d'ailleurs pas seule à tousser là-dessus, vous imaginez bien, il y en a aussi qui font du mauvais esprit sur le lepost.fr. En attendant, on demande des évaluations, ah non, des rapports sur le suicide des enfants à Boris Cyrulnik. Pour en faire à peu près le même usage, c'est-à-dire, rien, dans le meilleur des cas.

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