L'autre jour, je dépouillais avec enthousiasme une archive, soigneusement prise en photos en juillet dernier. Juste avant les grandes vacances d'août, je suis comme les écureuils en novembre avec les noisettes et tout ce qui peut se planquer pour passer l'hiver sans mourir de faim, je fais des provisions d'archives, on ne sait jamais.
Imaginez LE document extraordinaire. Quand on est spécialisé sur les époques antérieures au XVIIIe siècle, tous les chercheurs vous diront que l'on rame pour trouver des séries d'archives complètes, où l'on a le luxe de détail rêvé. Et plus on recule dans le temps, pire c'est. Les mauvaises langues vont jusqu'à dire qu'en histoire ancienne, on travaille toujours sur les mêmes textes, on les relit juste sous un angle nouveau... Ce sont vraiment des aigris qui disent ça...
Or j'avais - je l'ai toujours mais... - précisément un de ces documents formidables entre les mains: l'IAD d'un prince de la famille royale à l'époque moderne. IAD dans notre jargon, ce sont les inventaire après décès, un truc fabuleux qui liste tous les papiers et les valeurs mobilières, immobilières au moment du décès d'un individu. Bon à ceci près que généralement le notaire sous-évalue les biens, les estimations ne sont donc pas très fiables...
Toute à mon bonheur, je commence à lire, à retranscrire - et trois cents pages d'archives, c'est long... - Et puis je me dis "vu le sujet, il faut absolument que j'aille regarder le bouquin d'A. Schnapper ("Curieux du Grand Siècle, collections et collectionneurs dans la France du XVIIe siècle", un petit bijou), j'y trouverai certainement des idées pour comprendre mes données".
Ah que oui, j'y ai trouvé des idées. Et même la réference d'une étude exhaustive sur ma précieuse source... Adieu veaux, vaches, cochons... Ne me restent que mes yeux pour pleurer. Bon ce qui me sauve, c'est que c'est une étude qui remonte à 1900. Avec un peu de chance, il y aura des choses nouvelles à dire, à condition trouver un autre angle d'attaque pour cette fichue archive. À force de me creuser la tête, je crois que je l'ai trouvé mon angle d'attaque. Reste à voir s'il résistera jusqu'à la rédaction.
"C'est pas une vie d'être un chercheur
Tout a déjà été trouvé
Les capuches, les ordinateurs
Les téléphones, les canoës
C'est pas une vie d'être un chercheur
Tout a déjà été trouvé
Même si j'dégotais le bonheur
On me dirait que ça existait"
Je me console aussi grâce à un petit passage de Schnapper où il est question de la construction d'un oratoire et de bains pour Anne d'Autriche au Louvre. Or à part des plans, on ne sait aujourd'hui si ces pièces ont bien été aménagées ou pas. Un historien L. Hautecoeur, en 1927 affirmait que oui sans citer sa source. Et je crois bien que j'ai mis la main sur cette fameuse source. Faut que je me replonge dans mes tablettes...
Une envie de livres ?
10/01/2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire