Si l'histoire de la Méditerranée, des corsaires vous intéressent, Tout un monde, sur France Culture, s'intéressait hier, dimanche 8 mars, aux captifs des barbaresques, entre XVIe et XIXe siècles. Et puis, pour le plaisir, on peut découvrir ou relire Cervantès... Écoutez, c'est ici.
L’incroyable série d’aventures qui a vu plus d’un million d’Européens capturés dans la guerre de course en Méditerranée, puis mis en esclavage et éventuellement revendus.
Histoires de survivants, de renégats, d’ordre rédempteurs, et d’un commerce florissant…avec quelques personnages sortant du lot tel le « soldat Saavedra » alias Cervantes, prisonnier à Alger pendant 5 ans.
- François Moureau, Captifs en Méditerranée aux XVI-XVIIIe siècles : histoires, récits et légendes, Presses de l'Université Paris-Sorbonne - 2008
L'une des grandes peurs de l'Âge classique, entre Renaissance et Lumières, se situa en Méditerranée où sévissaient la course et ses conséquences. Les corsaires barbaresques et les corsaires chrétiens se livraient à une lutte acharnée pour se fournir en captifs, qui servaient de monnaie d'échange et/ou de force de travail. Cet esclavage a donné lieu, du côté chrétien, à une littérature du rachat le plus souvent mise en forme par des congrégations religieuses spécialisées ; du côté musulman, la moisson fut moins abondante faute d'organisme rédempteur. L'étude des relations écrites, dont une bibliographie en plusieurs langues clôt l'ouvrage, est mise en parallèle avec les archives historiques de divers pays européens, dont Malte, et avec la création littéraire née de cette rencontre de deux mondes.
Wolfgang Kaiser, Le commerce des captifs : les intermédiaires dans l'échange et le rachat des prisonniers en Méditerranée, Ecole française de Rome - 2009
L'ouvrage étudie le rachat des captifs qui alimenta l'esclavage en Méditerranée à l'époque moderne.
Après avoir expliqué le distinction entre les esclaves et les captifs, il s'intéresse aux réseaux des acteurs de cette activité économique, qui fut longtemps très profitable.
Claudio Moatti ; Wolfgang Kaiser, Gens de passage en Méditerranée de l'Antiquité à l'époque moderne, Maisonneuve & Larose - Juin 2007
Sous-titré : Procédures de contrôle et d'identification.
La mobilité des hommes et des biens a marqué depuis l'Antiquité l'histoire des villes méditerranéennes. Cet ouvrage s'inscrit dans un vaste programme de recherche consacré au contrôle de la mobilité des personnes de l'Antiquité à l'époque moderne.
Denise Brahimi, Voyageurs dans la régence de Tunis : XVIe-XIXe siècles, Cartaginoiseries - 2008
Les voyageurs européens dans la Régence de Tunis sont de plusieurs sortes, soldats, captifs, diplomates, savants ou curieux. On ne peut guère attendre d'avis uniformes de la part de personnages et de personnalités aussi variés. D'autant que le pays lui-même en l'espace de trois siècles n'a cessé d'évoluer.
Et pourtant c'est bien une certaine image de la Tunisie qui se dégage de l'ensemble des textes ici proposés.
Certains lecteurs se reconnaîtront-ils au miroir de ce livre ?
Denise Brahimi, Opinions et regards des européens sur le maghreb aux 17e et 18e siècles, SNED - 1978
Thomas Pellow, L'histoire de la longue captivité et des aventures de Thomas Pellow dans le sud de la Barbarie, Bouchene - 2008
Thomas Pellow est l'auteur d'un des plus remarquables récits de captivité chez les Barbaresques. Son témoignage trouve sa source dans le séjour de 23 ans (1715-1738) qu'il fit en divers lieux du Maroc. Il connut des aventures de toute sorte, liées soit à son histoire personnelle (conversion à l'islam, mariage avec une femme du pays, tentative de fuite, etc.), soit à son métier de soldat dans les guerres menées par l'armée du Sultan.
En 1983, Magali Morsy a donné une traduction en français de ce texte qui avait été publié en anglais vers 1743. Elle a repéré les nombreux emprunts faits par l'éditeur à des textes publiés antérieurement, pour « enrichir » le texte de Pellow et répondre aux supposées attentes du public.
La présente édition vise à restituer l'originalité du récit de Pellow. Elle voudrait faire entendre, dégagée des discours qui la banalisaient, la voix singulière d'un homme, et l'histoire de son parcours.
Anne Duprat, Récits d'Orient dans les littératures d'Europe, Presses de l'Université Paris-Sorbonne - 2008
Toutes les «histoires arabes» du Siècle d'or ne content pas la mort du dernier des Abencérages, ni la fin d'Al-Andalus. La littérature hispano-mauresque, vouée à la célébration ambiguë d'un exil, porte bien au-delà du siècle des Lumières les échos de la chute de Grenade, la mémoire des révoltés des Alpujarras et le souvenir des Morisques chassés d'Espagne, invenant pour l'Europe le modèle d'une nostalgie paradoxale. Mais d'autres récits d'Orient puisent au même moment leur force dans celle de l'adversaire ottoman qui règne à Constantinople, et dont les Régences barbaresques ne cessent de défier les puissances militaires occidentales depuis les côtes d'Afrique du Nord. Poèmes, pièces et romans inspirés par ces affrontements avec les États corsaires, par l'histoire de leurs dynasties en plein essor, s'imposent alors comme une littérature du présent dans l'Europe du début de l'ère moderne.
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