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Une envie de livres ?

14/05/2010

Le 14 mai 1610, rue de la Ferronnerie, il y a quatre cents ans


Si vous voyez quelqu'une dans la rue avec un crêpe noir, cela pourrait être moi. Il y a quatre cents ans mourrait Henri IV (alias Riton IV) et j'en suis encore toute chagrine. Goujat avec son épouse (et ses maîtresses aussi), mais roi d'exception, dont la légende a surtout été forgée depuis le XVIIIe siècle. Daniele Thomas, a soutenu en 1994, une thèse (L'iconographie d'Henri IV dans les ouvrages imprimés de 1589 à 1914 : évolution de l'image du premier Bourbon, roi de France et de Navarre", Université de Pau) qui met en lumière de façon très claire les évolutions de la légende du bon roi Henri. On peut aussi se reporter à la biographie de henri IV par Jean-Pierre Babelon (un peu ancienne à présent, 1982, hum, pas ébouriffante non plus, mais c'est la seule valable) et la biographie de Marie de Médicis, par Jean-François Dubost (pour le coup, l'oeuvre de Babelon prend un sacré coup de vieux et souffre de la comparaison), de 2009.

À sa mort, Henri IV n'est guère regretté par le peuple (ingrat!); il laisse un trésor à la Bastille, prouesse après la ruine de la France pendant les Guerres de religion, un pouvoir royal renforcé même si le pouvoir transmis à la reine en 1610 demeure fragile. L'histoire de la poule au pot provient d'après J. Cornette d'une visite du duc de Savoie dans les années 1590. Le duc, apprenant que les gardes du roi n'étaient payés que quatre écus par mois, proposa au roi, de leur offrir à chacun un mois de paye; ce à quoi le roi, humilié, répondit qu'il pendrait tous ceux qui accepteraient, et évoqua alors son souhait de prospérité pour les Français, symbolisé par la poule au pot.

Les faiblesses du pouvoir royal expliquent que, pour la première fois, le nouveau roi (Louis XIII encore mineur) se montre alors que le corps de son père est toujours exposé entre mai et juin 1610. Rassurez-vous, le corps a été embaumé, et l'on ne montre qu'un manequin d'osier au visage et aux mains de cires, revêtu des vêtements royaux. On lui présente néanmoins les repas... Jusqu'ici le nouveau roi ne se montrait pas avant les funérailles du précédent. Même s'il était pleinement roi, dès la seconde à laquelle le précédent souverain avait rendu son dernier souffle. 1610 est donc une date fondatementale dans l'histoire de France. D'ici à ce que tous les étudiants d'histoire de France et de Navarre (sic) la connaissent, ya encore du boulot, vu qu'un étudiant a trouvé le moyen en plein examen, après avoir étudié l'Europe de l'ouest au XVIe siècle de chercher laborieusement et vainement la date de 1515. J'ai failli faire le sketch de Robert Lamoureux, mais hum... je me suis retenue quand même.

Alors je soigne ma tristesse par une présentation des commémorations en l'honneur de mon Riton. La nouvelle revue électronique Europa Moderna, revue d'histoire moderne et d'iconologie prépare son prochain numéro avec un appel à contributions consacré aux années 1610-1615 et à l'après-assassinat de Henri IV. Vous trouverez ici un récapitulatif des évènements en France et dans le monde, avec de la musique, des expositions, une bibliographie. Je soupire de pouvoir acquérir deux ou trois CD (mon cri en ce moment "Du Caurroy ou je meurs") et faire un pélerinage rue de La Ferronnerie et passer des vacances à Pau... notamment pour aller voir l'exposition dont parle La République des Pyrénées.

J'oubliais le numéro que la revue L'histoire a consacré à mon Riton en février 2010, numéro 351.


Voilà! C'est tout pour aujourd'hui... Bon week-end !
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