Un nom est un petit rien qui peut provoquer beaucoup d'agacement. Voire davantage encore. Je vous épargne ici les commentaires un peu trop généraux sur la condition de la femme. Et je ne vais pas non plus remonter à la Genèse pour soliloquer sur Saraî qui n'était pas Sarah avant l'Alliance mais après.
Je veux parler uniquement d'un problème: le nom de la femme mariée, exerçant une activité professionnelle scientifique. De plus en plus de jeunes historiennes - je ne parle que de ce que je sais - ajoutent à leur nom de jeune fille (ou patronyme) leur nom d'épouse. Mode qui fait féministe pour certains, nécessité pour les concernées.
C'est effectivement loin d'être une fantaisie de (jeune) féministe. Un exemple récent: je cherchais les références de la thèse d'une ancienne élève de l'école des Chartes, Josette Metman. Il ne faut pas trop que je me plaigne, Zeus et les informaticiens ayant créé les bases de données en ligne, trouver leur nom d'un thésard ou ex-thésard est devenu extrêmement facile. N'empêche que je ne trouvais aucune Josette Metman dans la base de l'École des Chartes. Groumph. Moment d'agacement suprême. Tout ça pour une note de bas de page. Je n'ai pas fini à cette vitesse. Zeus et les informaticiens ayant aussi créé Persee.fr, j'ai trouvé une chronique nécrologique où l'on indiquait son nom de jeune fille: Cléret. Une déduction digne d'un enfant de maternelle ("étant donné l'âge moyen d'un thésard de l'école des Chartes, il est probable que l'objet de ma quête se soit marié après sa soutenance de thèse. Donc recherchons sur la base de données par son nom de jeune fille. Bingo".) J'ai donc retrouvé la thèse recherchée.
La durée de la vie rapportée aux chances de : veuvage/divorce/remariage/redivorce et j'en passe, pousse donc beaucoup de femmes amenées à publier à ajouter leur nom d'épouse à leur nom de jeune fille. Et non substituer l'un à l'autre. L'objectif est d'éviter tout désagrément aux lecteurs. Ce n'est pas que, personnellement, je vive avec le secret espoir que des doigts fébriles recherchent tout mon oeuvre, l'intégralité de mes publications, passionnantes et fabuleuses, mais enfin. Au cas où d'un cerveau pervers en naîtrait l'idée, je m'en voudrais de lui compliquer la tâche.
Reste les problèmes consistant à :
- réussir à expliquer aux collègues (masculins souvent) que non, ce n'est pas du snobisme ni même du féminisme;
- faire rentrer ce nom à rallonge dans les formulaires, déjà trop courts pour mon nom de jeune fille;
- faire comprendre aux uns et aux autres par quel nom nous appeler;
- éviter de vexer le mari. Je ne cache pas que c'est presque là le plus difficile. Où les hommes vont-ils fourrer leur fierté, j'vous jure...
Je veux parler uniquement d'un problème: le nom de la femme mariée, exerçant une activité professionnelle scientifique. De plus en plus de jeunes historiennes - je ne parle que de ce que je sais - ajoutent à leur nom de jeune fille (ou patronyme) leur nom d'épouse. Mode qui fait féministe pour certains, nécessité pour les concernées.
C'est effectivement loin d'être une fantaisie de (jeune) féministe. Un exemple récent: je cherchais les références de la thèse d'une ancienne élève de l'école des Chartes, Josette Metman. Il ne faut pas trop que je me plaigne, Zeus et les informaticiens ayant créé les bases de données en ligne, trouver leur nom d'un thésard ou ex-thésard est devenu extrêmement facile. N'empêche que je ne trouvais aucune Josette Metman dans la base de l'École des Chartes. Groumph. Moment d'agacement suprême. Tout ça pour une note de bas de page. Je n'ai pas fini à cette vitesse. Zeus et les informaticiens ayant aussi créé Persee.fr, j'ai trouvé une chronique nécrologique où l'on indiquait son nom de jeune fille: Cléret. Une déduction digne d'un enfant de maternelle ("étant donné l'âge moyen d'un thésard de l'école des Chartes, il est probable que l'objet de ma quête se soit marié après sa soutenance de thèse. Donc recherchons sur la base de données par son nom de jeune fille. Bingo".) J'ai donc retrouvé la thèse recherchée.
La durée de la vie rapportée aux chances de : veuvage/divorce/remariage/redivorce et j'en passe, pousse donc beaucoup de femmes amenées à publier à ajouter leur nom d'épouse à leur nom de jeune fille. Et non substituer l'un à l'autre. L'objectif est d'éviter tout désagrément aux lecteurs. Ce n'est pas que, personnellement, je vive avec le secret espoir que des doigts fébriles recherchent tout mon oeuvre, l'intégralité de mes publications, passionnantes et fabuleuses, mais enfin. Au cas où d'un cerveau pervers en naîtrait l'idée, je m'en voudrais de lui compliquer la tâche.
Reste les problèmes consistant à :
- réussir à expliquer aux collègues (masculins souvent) que non, ce n'est pas du snobisme ni même du féminisme;
- faire rentrer ce nom à rallonge dans les formulaires, déjà trop courts pour mon nom de jeune fille;
- faire comprendre aux uns et aux autres par quel nom nous appeler;
- éviter de vexer le mari. Je ne cache pas que c'est presque là le plus difficile. Où les hommes vont-ils fourrer leur fierté, j'vous jure...
3 commentaires:
Pourquoi ne pas garder ton nom patronymique? Après tout, c'est le tien et la tache des futurs chercheurs serait facilité si tous, hommes ou femmes, n'avaient qu'un seul nom de famille.
Personnellement, j'ai la ferme intention de devenir Madame en Goguette et non Mme de l'Apocalypse, que ce soit pour les impôts, les employeurs ou les amis...
Parce que pour des tas de gens à commencer par l'administration des universités, les femmes portent le nom de leur mari épicétou (un peu bornés oui...). Et si je ne prenais pas du tout le nom de mon mari, je me faisais regarder d'un très sale oeil par ma famille. Quant au mari il est tolérant d'ordinaire, mais là, je crois que ça aurait coincé. D'um ma phrase de conclusion... Déjà qu'il s'est presque vexé que je n'adopte pas exclusivement son nom... ;-) C'est le mariage, des concessions (du moment que l'on garde l'essentiel)
Ah oui, accessoirement, aucune envie de garder uniquement le nom de mon père...Mais ça c'est une longue histoire.
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