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Une envie de livres ?

22/11/2011

Réformer l'évaluation des enseignants

Ces derniers jours est tombée l'annonce d'une réforme majeure pour l'éducation nationale. Voici la dépêche AFP (Emmanuel DEFOULOY):


PARIS — Le ministère de l'Education nationale veut réformer profondément l'évaluation et l'avancement des enseignants pour la rentrée 2012, des projets aux allures de chiffons rouges pour les syndicats qui les jugent impraticables et à nouveau conçus pour faire des économies.
Révélé mardi par le site du Café pédagogique, ce projet prévoit la fin de la traditionnelle double notation des enseignants: l'administrative par le chef d'établissement et la pédagogique, la plus importante pour la carrière, par l'inspecteur régional, formé dans la discipline des collègues qu'il inspecte.
A la place, tous les enseignants du primaire comme du secondaire seraient évalués lors d'un entretien, tous les trois ans, avec leur "supérieur hiérarchique direct": le chef d'établissement en collège et lycée, "l'inspecteur compétent" dans les écoles, selon les termes du projet.
L'enseignant serait évalué sur sa discipline, comme c'est le cas aujourd'hui, mais aussi suivant trois autres critères: "sa capacité à faire progresser chaque élève", "sa pratique professionnelle dans l'action collective de l'école ou de l'établissement, en lien avec les parents d'élèves" et "la qualité du cadre de travail (...), notamment le respect mutuel et l'égalité entre tous les élèves".
Enfin, l'évaluation déterminerait l'évolution du salaire: les grilles d'avancement seraient "modifiées en profondeur", les trois types d'avancement existants "remplacés par un rythme unique" et "l'avancement accéléré" dépendrait de l'évaluation.
Aussitôt divulgué, le projet a été qualifié de "totalement inacceptable" et de "déclaration de guerre" par le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire. Il appelle à une grève en collèges et lycées le 12 ou le 13 décembre, en fonction de ce que décidera une intersyndicale réunie jeudi.
Son homologue du primaire, le SNUipp-FSU, "s'opposera à une conception managériale basée sur un mérite largement arbitraire qui entraînerait individualisme et division des équipes".
Les syndicats de la FSU, y compris celui des chefs d'établissement, jugent que ceux-ci n'ont pas les compétences pour évaluer le travail pédagogique et disciplinaire. Et ils doutent qu'il soit possible de corréler l'évaluation des enseignants aux progrès des élèves.
Mais au-delà de l'évaluation elle-même, ce sont les aspects salariaux qui cristallisent les critiques de l'ensemble des syndicats.
"Le projet ministériel est d'abord l'occasion de réaliser des économies budgétaires sur la rémunération des enseignants en les alignant sur le rythme d'avancement le plus défavorable", a écrit jeudi l'Unsa Education dans une lettre au ministre de l'Education nationale, Luc Chatel.
Pour le Sgen-CFDT, qui pourtant "salue la disparition de l'inspection individuelle", "il faut absolument déconnecter la question de l'évaluation des modalités d'avancement qui doit se faire au même rythme pour tous".
Selon étude récente de l'OCDE, les salaires des enseignants français, hors primes, sont déjà parmi les plus bas des pays comparables.
Il s'agit de "projets de textes précis" pour "une mise en oeuvre à la rentrée 2012", a précisé à l'AFP Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines (DGRH) du ministère.
M. Chatel a pour sa part insisté mercredi sur les discussions à venir avec les syndicats : "Je n'ai aucun décret sur mon bureau prêt à être signé. Il n'est pas question de prendre en catimini un décret, un arrêté, sans qu'il y ait eu de concertation".


Cette réforme sans concertation avec les principaux intéressés est inacceptable. Non, l'évaluation actuelle des enseignants n'est pas satisfaisante. Parmi les inspecteurs, trop nombreux sont ceux qui donnent à fond dans les innovations pédagogiques absurdes, celles-là même qui sont motivées avant tout par le culte du "progrès" dont la première conséquence est de prendre les élèves pour des cobayes.

Mais faire évaluer les enseignants par les chefs d'établissement, qui au mieux, sont compétents dans une matière qu'ils n'enseignent plus depuis plusieurs années, non ! C'est d'autant moins réaliste qu'ils ont déjà des journées de 10 heures quand ils sont consciencieux. Qui garantira l'indépendance de l'évaluation? Que se passera-t-il si l'on refuse la réunionite ? Notre travail est et reste l'enseignement de disciplines. Ce n'est ni d'être animateur de centre de loisir, ni nounou, ni G.O. Encore moins employé d'une super-entreprise managée par un(e) DRH et dont l'unique raison d'être serait l'innovation pédagogique tous azimuts et la réalisation d'objectifs hebdomaires visant à toujours plus de rentabilité et de satisfaction des clients.

L'objectif des enseignants reste, n'en déplaise aux projets ahurissants de gauche et de droite, d'apprendre à lire, écrire, compter; d'apprendre aux élèves les connaissances essentielles en histoire, en géographie, en sciences, en arts etc.

Pas d'évaluer des compétences par des smileys pour ne pas traumatiser nos petits chéris qu'il ne faut pas brusquer.

Pour signer la pétition contre cette réforme, c'est ici :




À faire circuler le plus largement possible ! Bien loin de SOS éducation, il s'agit vraiment de sauver un système scolaire où ce sont les enfants qui deviennent des souris de laboratoire!
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