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Une envie de livres ?

27/10/2008

Pourquoi je ne parlerai pas de la crise financière...


Un investisseur chinois accablé par la chute des valeurs à la bourse de Shanghai le 6 octobre 2008. (Photo Mark Ralston/AFP)


Certaines mauvaises langues diront que c'est normal que je ne parle pas de la crise, parce que je suis fonctionnaire, donc pas concernée par la tempête qui souffle sur l'économie. Il se trouve que dans mon entourage proche n'est pas du tout composé de fonctionnaires, donc je suis plutôt au courant de la réalité de l'économie, au moins celle des PME...

Et puis rien de pire qu'un blog où un incompétent parle, pour le plaisir de parler...
Alors c'est la raison pour laquelle je ne parlerai pas ici de la crise financière, car même si l'histoire économique m'a toujours intéressée, cela ne fait pas de moi une économiste.


Toutefois, j'ai remarqué deux ou trois petites choses dans l'actualité qui m'ont fait réagir (et pas "interpellée" comme on dit souvent bêtement). Je ne parlerai pas de la crise pour donner mon opinion (sans valeur sur le sujet) mais de la façon dont on en parle.

D'abord, dans la bouche d'un professeur d'économie aux écoles militaires de Saint-Cyr - plutôt intéressant globalement à écouter, d'ailleurs vous pouvez le retrouver sur le blog éconoclaste ici et certainement plus que les journaux télévisés - Alexandre Delaigue, invité par Arrêt sur Image.
A. Delaigue, pris sans doute dans le feu du débat, a ainsi expliqué que les chefs d'entreprise en raison de la crise ne pouvaient plus demander de prêt à leurs banques comme ils avaient l'habitude de le faire, pour de courte durée: or l'exemple donné était des plus malheureux, puisqu'il consistait dans un chef d'entreprise qui demande à son banquier de lui prêter le nécessaire sur quinze jours pour le paiement de ses salariés.
Or, les banques n'accordent pas de prêt ou d'avances de fonds sur quinze jours à une entreprise ! Pour financer des paiements, salaires ou impositions, le chef d'entreprise peut tout au plus obtenir de sa banque un rachat de créance, opération par laquelle la banque verse à l'entreprise le montant des factures dont le règlement est attendu des clients, à court terme et en échange se charge des relances et encaisse les paiements faits par les clients le moment venu (nécessairement coûteuse, la banque se sert au passage, ce qui se comprend sans peine), ou bien obtenir de la banque un découvert (lui-aussi coûteux).
Les banques ne financent par des prêts que les investissements, et encore les investissements matériels, et pas le paiement d'ingénieurs ou autres employés que l'entreprise souhaiterait recruter pour développer ou fabriquer un nouveau produit...

Autre boulette entendue cette fois ce matin sur France Inter, un des auditeurs vers 8h50, a parlé du bénéfice comme étant en partie investi et en partie versé aux actionnaires. Ni l'invité chargé de répondre aux questions des auditeurs, ni aucun des journalistes présents n'a relevé l'erreur, plutôt visible lorsque l'on a deux trois notions de base sur l'économie de l'entreprise.
Or le bénéfice est ce qui reste après paiement des salaires, des impositions et charges diverses (65% des rentrées d'une entreprise si elle ne compte pas trop de cadres, sinon c'est plus...) et investissement ! Le bénéfice, lui, est réparti entre les associés et éventuellement actionnaires si l'entreprise est cotée en bourse...


Entre le discours politique, celui des économistes un peu trop ancrés dans la théorie (?) et l'absence de répondant des journalistes, on est pas près de trouver la bonne solution... (encore que les économistes ne sont certainement pas les pires)

En revanche, une histoire de l'entreprise au XXe siècle serait à écrire. Il y aurait de quoi dire sur l'évolution de la perception de l'entreprise (admirez au passage le faux singulier) durant le siècle, l'apparition de l'image du trader golden boy ou affolé au palais Brogniard ou maintenant devant son ordinateur, l'image donnée par les entreprises, les évolutions de la politique des gouvernements à l'égard des entreprises, liée à l'image que les politiques se font de l'entreprise...

Bref, de quoi alimenter un renouveau de l'histoire économique, bien en mal depuis une vingtaine d'années, en l'associant avec l'histoire culturelle !
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