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Une envie de livres ?

23/02/2009

Les Zamet, la finance et le commerce

L'autre jour, je suis tombée sur un document très drôle: une présentation des finances de la France dans les années 1600, égarée entre contrats de mariage princiers et testaments, également princier. Comme ça, ce n'est pas drôle. Mais c'était avec des accents lyriques tels, les finances comparées au nerf de la guerre, non, précisait l'auteur (anonyme), mieux, au sang, qui est une des meilleures parts du corps, etc etc. Un comptable lyrique. Il faut remonter au XVIe siècle pour voir ça.
Mais ça rappelait aussi les créanciers du roi de France, dont les banquiers, les éternels Zamet et cie. Or les Zamet étaient comme les principaux banquiers de la fin du Moyen-Âge et du XVIe siècle, aussi marchands, spécialisés généralement en produits de luxe (marchands de draps de soie, d'or, d'argent qu'ils importaient souvent de leur patrie d'origine, l'Italie). Vu l'état des finances de l'État vers le milieu des années 1590, je crois qu'aucun banquier actuel n'aurait prêté un denier au roi. Les Zamet l'ont fait. Naturellement ils ont pris de solides garanties.

Samedi visite chez le torréfacteur. Qui nous a parlé de ses misères avec les banquiers, le genre de sujet qui convient très bien à mon compagnon. Lorsqu'il a ouvert sa boutique, notre torréfacteur, en 1984, aucune banque n'a voulu financer l'achat de sa boutique. Il a emprunté de l'argent à son entourage pour l'essentiel. Il a travaillé comme un fou, six jours sur sept pendant dix ans pour rembourser.
Vingt-quatre ans plus tard, il est toujours-là, ça marche moins bien, parce que les clients achètent souvent leur café au supermarché, pour le même prix, mais peu importe. Et les banques où il n'est pas client refusent à l'occasion de lui faire de la monnaie quand sa caisse se vide avant la fin de la journée. Et quand il refait ses stocks de café, naturellement, ses comptes sont dans le rouge. Mais sa banque (enfin la deuxième, la moins mauvaise qu'il a trouvé) n'a toujours pas compris que c'était normal, c'était compensé par les ventes qui suivaient.

Je me demande s'il n'y a pas quelque chose de pourri au royaume de la finance, depuis que les financiers ne sont plus commerçants.
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