La Cigale, ayant boursicoté
Tant et tant de décennies et d'années,
Se trouva effarée, fort dépourvue
Quand la crise redoutée fut venue :
Pas un seul petit, tout petit morceau
D'actif, de titre sains, de free cash flow
À grever de si juteux intérêts.
Elle se trouvait bien fort embarrassée.
Elle alla crier misère et famine
Chez la Fourmi patronne et voisine,
Exigeant hypothèque pour accorder
Tout prêt, contracté afin d'embaucher
(Sotte idée), jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous en saurai bien gré, lui dit-elle,
Foi de financier filou, cannibale,
Je garderai intérêt, principal. "
La petite Fourmi peu hasardeuse :
(Et c'est là le plus grand de ses défauts)
Que faisiez-vous, s'il vous plaît, au temps chaud ?
Demanda t-elle à cette prêteuse.
- Nuit et jour, sans cesse, à tout venant
Je spéculais, ne vous en déplaise.
- Vraiment, vous spéculiez ? J'en suis fort aise.
Eh! Riez, je licencie maintenant.
Sur le ton de la fable, voici ma tristesse. Après tant d'années à se battre pour survivre, embaucher, se développer, porter son projet, l'homme, et moi par la même occasion, sommes les otages des banques, qui bien avant la crise, refusaient de prêter à des conditions honnêtes pour financer des embauches. Des conditions honnêtes c'est quand nous ne sommes pas obligés de faire de nos biens personnels des garanties pour un emprunt. L'unique but de cet emprunt est de développer le personnel de l'entreprise, pour répondre à la demande ces clients. Ce qui nous éviterait de couler... Si on coule, il ne touchera pas d'assedics, et on verrait nos biens être vendus pour satisfaire la banque.
Notez que pour des emprunts destinés à du matériel, les banques sont beaucoup plus arrangeantes, persuadées des pouvoir réupérer le matériel en cas de faillite. Ce qui est idiot, la valeur de revente n'étant pas semblable à celle de la vente initiale. Mais passons. La connaissance de la gestion d'une entreprise est tellement bien maîtrisée par les banquiers, que le nôtre n'a même pas osé nous dire que le dossier d'emprunt n'avait même pas été constitué, car il sait que le siège (le patron du banquier) ne le regardera même pas... Sauf que savoir est essentiel pour trouver au plus vite une autre solution.
Quand je disais qu'il y avait quelque chose de pourri dans le royaume de l'économie, depuis que les banquiers ne sont plus commerçants...
PS : il va de soi que je parle des patrons de PME, et pas de ceux qui collectionnent les golden hello et autres parachutes dorés, que ne connaissent pas les "petits patrons".
PS 2 : pour remonter mon moral, toujours pas de proposition de poste pour moi pour la rentrée prochaine... Pensons à autre chose, pensons à autre chose, fuyons, fuyons...
2 commentaires:
That's life. C'est l'économie qui veut ça. Et puis cette crise c'est du pain béni pour les entreprises. La première chose qu'on m'a appris en éco, c'est que rien ne valait une bonne guerre pour faire table rase et repartir à zero pour engranger un max de profits. La crise tombe bien pour les multinationales qui peuvent se délester d'un certain nombre d'employer gênant ( traduction : trop vieux, trop chers) , baisser leurs objectifs, réembaucher des jeunes ( sous payés parce que c'est la crise vous comprenez) ...
Du pain béni pour les entreprises ? La machoire m'en tombe... Je vais dire ça à l'homme, quand on sera mis à la rue par les huissiers dans quelques mois, je suis sûre qu'il sera d'accord pour venir te demander chez toi pendant quelques mois ta définition de pain béni (ce n'est pas méchamment dit, je suis juste hyper sensible en ce moment aux discours surréalistes et à côté de la plaque). C'est peut-être du pain béni pour quelques très grands groupes, c'est la mort programmée de plusieurs milliers de PME, et probablement la misère noire pour les gérants, les associés, les employés... Sur le papier, et quant on est l'état-major, la guerre c'est très bien. Nettement moins bien pour ceux qui sont sur le front et sous la mitraille...
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