- Les vacances se passent bien? Tu fais quoi cette année?
- ... Les vacances ?
- Bah, je ne comprends pas, tu n'es pas en vacances en ce moment ?
- Disons, je n'ai plus de cours depuis deux mois
- Ah quand même, ah c'est sympa, tu as du avoir le temps de te reposer, déjà....
- Pas tant que ça. Je travaille un tout petit peu (euphémisme) sur ma thèse, depuis quatre ans.
- Mais à part ça, tu travailleras quand pour de bon ?
- ... (in petto, avec un poil de mauvaise foi "ce n'est pas du travail, une thèse, peut-être?!" - je ronge mon frein et répond aimablement:) Eh bien, j'enseigne déjà, je suis un petit peu titulaire au moins dans le secondaire, quand même, mais tu dois le savoir.
- Ah oui, c'est vrai; et au fait à la rentrée, tu es en collège ou en lycée, là-bas, à ton nouveau poste dont tu parlais l'autre jour, déjà?
- Ni l'un ni l'autre, si je vais là-bas, c'est parce que j'ai dégoté un poste à l'université, sinon je serais partie dans la direction géopraphiquement opposée.
- Tu vas enseigner à l'université? Ouah! Tu dois être contente, ça va te changer!
- ... ça fait quatre ans que j'enseigne à l'université. Comme contractuelle d'accord, mais ça fait quatre ans.
- Ah bon? Ah ouiiiiii c'est vrai.
(shplop... ça c'est le conversation qui tombe. Flschflsch... si vous préférez la version ange qui passe)
- Et ta thèse ça va te servir à quoi, au fait?
- À passer le concours de maître de conférence et être enfin titulaire dans le supérieur.
- Oui, non, mais, je veux dire, ça va servir à quoi? (sur l'air de "et ça va même pas te rapporter de pognon?!") Parce que, les thèses d'histoire, personne ne lit ça.
-.... Si, si. Les enseignants du supérieur, quelquefois (in petto encore "On peut toujours garder quelques illusions, ça ne coûte rien"). Et puis les gens cultivés ou désireux de se cultiver.
(schloup. Ça, c'est le conversation qui tombe définitivement). En vrai la dernière réponse, je ne l'ai pas faite. Mais j'aurais dû. Hélas, en vrai je ne suis pas assez méchante. Ça paraît surréaliste comme conversation mais ce sont les éléments auxquels j'ai eu droit le week-end dernier.
Conclusion: j'aime ma famille. Surtout quand elle est loin. (Humour)
PS: quand je parle de supérieur, il n'y a pas de mépris à l'égard de qui que ce soit. C'est la formule consacrée pour parler de ce qui se passe après le bac. Non, parce qu'il y a des personnes dans mon entourage qui croient que je suis méprisante. Je me marre.
Une envie de livres ?
31/07/2009
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3 commentaires:
Aha, la question classique "mais en vrai, tu travailles quand ?", ou alors le détestable "alors, t'es en vacances ou en grève ?", ou encore "ouah, le sujet qui sert à rien" quand on parle un peu de sa thèse.
On a beau se dire 'c'est normal, ils ne connaissent pas le milieu universitaire...", c'est rageant. Est-ce que je leur dis, moi, que faire du marketing pour de la lessive, ça doit être ennuyeux à mourir ?
Mais pourquoi tu lui parles encore à ta belle-soeur ?????? Oublie-la !!!
Je peux pas l'oublier, c'est ma soeur, elle est gentille, pas très... diplomate, mais gentille. En même temps, personne ne l'est, diplomate, chez nous, alors ;-)
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