Grebber, Mère et enfant, vers 1622.
Rubens, Hélène Fourment et ses enfants, vers 1636.
Hals, Catharina Hooft et sa nourrice, vers 1619.
Metsu, L'enfant malade, vers 1660.
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- Journée Élisabeth Badinter sur Inter, journée de colère...
Ce n'est pas la première fois que j'éprouve quelque chose entre exaspération et franche colère à l'écouter. D'abord, je ne comprends pas l'admiration qu'elle suscite. Parfois, j'ai l'impression que cette admiration est une question de génération. Pourtant, obtenir le droit de faire des études supérieures a été dans mon cas une bataille. Continuer à travailler après son mariage, envisager de continuer à travailler avec des enfants, ce n'est pas du tout le schéma des femmes de ma famille. Partager les tâches entre conjoints, de la serpillère au biberon, n'est pas un fait acquis dans ce même entourage. J'ai personnellement bien l'intention de continuer à partager mes serpillères, et quand le jour viendra, les biberons. Donc s'affranchir d'un certain mode de répartition des tâches entre hommes et femmes, je connais. Mais j'ai du mal à adhérer à la vision du monde d'É. Badinter, cette lutte contre l'oppression... Bref.
Ce n'est pas la première fois que j'éprouve quelque chose entre exaspération et franche colère à l'écouter. D'abord, je ne comprends pas l'admiration qu'elle suscite. Parfois, j'ai l'impression que cette admiration est une question de génération. Pourtant, obtenir le droit de faire des études supérieures a été dans mon cas une bataille. Continuer à travailler après son mariage, envisager de continuer à travailler avec des enfants, ce n'est pas du tout le schéma des femmes de ma famille. Partager les tâches entre conjoints, de la serpillère au biberon, n'est pas un fait acquis dans ce même entourage. J'ai personnellement bien l'intention de continuer à partager mes serpillères, et quand le jour viendra, les biberons. Donc s'affranchir d'un certain mode de répartition des tâches entre hommes et femmes, je connais. Mais j'ai du mal à adhérer à la vision du monde d'É. Badinter, cette lutte contre l'oppression... Bref.
J'ai surtout écouté la vidéo de mai 1980, où B. Pivot recevait É. Badinter pour évoquer son livre l'amour en plus (à regarder sur le site de l'Ina, ici) que France Inter permettait d'écouter hier sur son site. J'ai donc écouté avec grand intérêt cet extrait. Et les propos d'É. Badinter sur l'histoire de l'amour maternel m'ont exaspéré au dernier degré... Dans le 19-20, É. Badinter a confirmé ce que je craignais, à savoir qu'elle n'a pas changé d'opinion sur le sujet depuis son ouvrage publié il y a trente ans, "L'amour en plus". Ce qui m'a mis en rogne, c'est que dans ces propos É. Badinter ne respecte absolument pas la méthode de l'historien, qui est de chercher à comprendre, plutôt que de juger. Et là, elle dégaine un jugement, bricolé sur une étude insuffisante des sources. Elle confond allègrement histoire du sentiment maternel et histoire de l'expression du sentiment maternel. Quel mauvais procès intenté à ces pauvres femmes du XVIIe siècle ! On a dit (les historiens) beaucoup de bêtises sur le sujet, qui depuis ont été corrigées: c'est un peu le cas de François Lebrun, qui a présenté heureusement une version corrigée de cette histoire du sentiment maternel, dans un numéro de la revue gand public "L'histoire", en 2002.
Dans le sentiment maternel, il y a l'inné (plus ou moins inné d'ailleurs, disons la part du physiologique, la réaction hormonale qui peut ne pas se produire d'ailleurs, ce qui fait souffrir quelquefois les femmes qui le subissent, en n'éprouvant rien après l'accouchement, pour cet petit être vagissant) et il y a le culturel, acquis. Celui-ci est extrêmement complexe. Envoyer un enfant en nourrice, ce peut être pour le protéger de la ville et de ses miasmes, c'est choisir une nourrice saine et forte. Ce n'est pas négliger un enfant. Prenons le cas d'une femme de l'aristocratie, et même mieux d'une reine. Marie de Médicis (cette si mauvaise mère! en apparence) suit très attentivement le choix de la nourrice, s'en mêle, au grand déplaisir d'Henri IV. Il faut qu'elle soit "propre", de bonne famille, de bonnes moeurs, ce qui est essentiel selon les critères (d'hygiène notamment) du XVIIe siècle.
Dans le sentiment maternel, il y a l'inné (plus ou moins inné d'ailleurs, disons la part du physiologique, la réaction hormonale qui peut ne pas se produire d'ailleurs, ce qui fait souffrir quelquefois les femmes qui le subissent, en n'éprouvant rien après l'accouchement, pour cet petit être vagissant) et il y a le culturel, acquis. Celui-ci est extrêmement complexe. Envoyer un enfant en nourrice, ce peut être pour le protéger de la ville et de ses miasmes, c'est choisir une nourrice saine et forte. Ce n'est pas négliger un enfant. Prenons le cas d'une femme de l'aristocratie, et même mieux d'une reine. Marie de Médicis (cette si mauvaise mère! en apparence) suit très attentivement le choix de la nourrice, s'en mêle, au grand déplaisir d'Henri IV. Il faut qu'elle soit "propre", de bonne famille, de bonnes moeurs, ce qui est essentiel selon les critères (d'hygiène notamment) du XVIIe siècle.
Jean-François Dubost dans sa récente biographie de Marie de Médicis a fait une synthèse très convaincante et sensible du cas de l'amour maternel au XVIIe siècle, en particulier à travers le problème "Marie de Médicis" (compte tenu de ses mauvaises relations ultérieures avec Louis XIII) (Marie de Médicis, la reine dévoilée, Paris, Payot, 2009, p. 146-151) qui se conclue ainsi "si son époque n'affectionne guère les accès de sensiblerie, elle n'étouffe pas tout sentiment à l'égard des enfants, pas plus chez la reine que chez les autres" (je vous recommande d'ailleurs cette biographie, vivement saluée par la critique).
>>> numéro du magazine L'Histoire (à rechercher dans le catalogue de votre bibliothèque municipale), numéro 262, de février 2002.
>>> Jean-François Dubost, Marie de Médicis, la reine dévoilée, Paris, Payot, 2009
>>> Ph. Ariès et G. Duby, Histoire de la vie privée, rééd. Le Seuil, "Points", 1999
>>> E. Becchi et D. Julia (dir.), Hisoire de l'enfance en Occident, 2 vol., Le Seuil, 1998.
>>> F. Lebrun, La vie conjugale sous l'Ancien Régime, A. Colin, (1975) 1998.
- Rien à voir. Je ne sais pas comment Daniel Mermet (émission Là-bas si j'y suis, France Inter) trouve ses sujets, mais celui du jour du l'Afghanistan déchire grave (eh ouais...!). Invitée, Malalaï Joya, auteur d'une autobiographie qui raconte notamment sa lutte contre les seigneurs de la guerre.
Le mythe de Massoud est au passage, sérieusement entamé. J'ignore où se situe la vérité, mais éviter le mythe est toujours une bonne chose. Avoir le regard des Afghans sur Massoud est forcément intéressant. En résumé, un peu pourri aussi, responsable de massacres, allié aux seigneurs de la guerre...
>>> Malalaï Joya, Au nom de mon peuple, une femme afghane contre les seigneurs de la guerre, Paris, presses de la cité, 2010.
Le mythe de Massoud est au passage, sérieusement entamé. J'ignore où se situe la vérité, mais éviter le mythe est toujours une bonne chose. Avoir le regard des Afghans sur Massoud est forcément intéressant. En résumé, un peu pourri aussi, responsable de massacres, allié aux seigneurs de la guerre...
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