Quand Artémise vous explique que la BnF Richelieu, c'est le parcours du combattant, ce n'est rien qu'une mauvaise langue. D'abord, parce que ce qu'elle décrit, c'était avant, et dans notre société du XXIe siècle, on sait bien que ce qui était avant, c'est tout pourri (ah non? Mais si, ce qui est nouveau est beau, c'est ce que nous clament toutes les publicités de la terre.) D'accord, ce qu'elle dit sur la délivrance des cartes de lecteur, c'est vrai. S'y rajoute le magasinier-surveillant de salle, qui à ses heures perdues, scrute dès votre arrivée, la date d'expiration de votre carte (ou son aspect) et vous renvoie à l'administration parce que votre carte est de l'ancien format et pas du nouveau-qui-vient-de-sortir (tout rouge à l'époque). Et par conséquent Vous-comprenez-Madame (enfin, non, ça elle ne me l'avait pas demandé, cette charmante femme, je crois qu'elle s'en tamponnait le coquillard, que je la comprenne) "il faut une nouvelle carte". Ce qui m'a valu de perdre une heure de travail pour aller chercher à l'administration le nouveau sésame. Et j'ai appris les jours suivants, que le changement n'était pas exigé là, tout de suite, maintenant. Que l'on avait bien quelques semaines pour changer nos petits bidules de plastique. Ce qui fait qu'un mois avant la date de renouvellement annuelle de ma carte, j'ai refait faire une carte, pour satisfaire une magasinière à tendance psycho-rigide (que moi, à côté, je suis coulante comme un vieux camembert).
Mais maintenant, il n'y a plus qu'une seule plaque. Et à part ça, les magasiniers sont très sympathiques. Bon sauf celle-là, celle à la carte rouge, qui ne sait pas seulement répondre quand on lui dit bonjour. Elle ne doit pas savoir que le mot existe. C'est la même qui fait tourner chèvre de nombreux lecteurs, en rendant les fiches auxquelles il manque une date (jamais de la vie, elle ne l'ajoutera, non mais! Elle n'est pas payée pour ça, non plus!), ou quand l'heure de fin de commande est dépassée d'une demie-seconde.
Les présidents de salle sont plus compliqués à amadouer. Il faut montrer que l'on a un sujet fascinant, enfin, qui les intéresse personnellement. En mettant du temps, en campant sur place (ou juste devant la porte des manuscrits), à force de persévérance, on finit par y arriver. Si, si.
Et je vous passe ceux qui ignorent superbement quelle est la profession des lecteurs. "Quoi, MCF, c'est quoi MCF ? Ce n'est pas un métier, ça!" Là, généralement, un collègue du président de salle intervient pour expliquer que "MCF" veut dire "Maître de conférence" soit une des trois ou quatre professions les plus fréquentes chez les lecteurs de Richelieu. No comment.
En vrai, Artémise a raison dans les grandes lignes. Mais il y a pire (il y a toujours pire). Par exemple à la grande BnF (celle de Tolbiac), il y a des ouvrages "en mauvais état" (ah ce qualificatif...) qui ne sont communiqués que sur autorisation spéciale, et tenez-vous bien, pour une seule journée. Même s'il fait plusieurs tomes, votre vieux machin précieux. Et si jamais vous avez l'outre-cuidance de vouloir le consulter le lendemain... "Ah mais ce n'est pas possible, Madame! Il faut redemander une autorisation!" Là, on reste souvent abasourdi. L'autorisation que l'on a mis des jours à obtenir n'est plus valable. Il faut relancer la machine pour juste une seconde journée de consultation. Prolonger la consultation, mettre ce précieux document dans un coffre-fort en attendant le lendemain, non, non et non, pas possible.
Et là, en toute logique, vous bénissez deux choses:
- l'inventeur de l'appareil photo numérique
- celui ou celle qui vous prête, confie le sien. Ou vous-même, si vous vous en êtes offert un, dans cette éventualité précisément.
Cependant, vous pouvez vous heurter au président de salle, qui pousse de longs soupirs avant de vous laisser prendre ce cher ouvrage en photographie. Et si ça l'abîmait, hein ?
Comment, techniquement, vous ne voyez pas comment la chose est possible ? Ah mais peut-être que, si, enfin éventuellement...
Réfrenez l'envie violente que vous avez alors de 1/ lever les yeux au ciel 2/ soupirer de désespoir 3/ éructer de rage 4/ Expliquer que prendre en photo l'ouvrage évitera de nombreuses manipulations.
Restons calme. Ne nous fâchons pas. Pensez aux présidents de salle qui comprennent les avantages de la photographie. Il y en a, heureusement.
Mais maintenant, il n'y a plus qu'une seule plaque. Et à part ça, les magasiniers sont très sympathiques. Bon sauf celle-là, celle à la carte rouge, qui ne sait pas seulement répondre quand on lui dit bonjour. Elle ne doit pas savoir que le mot existe. C'est la même qui fait tourner chèvre de nombreux lecteurs, en rendant les fiches auxquelles il manque une date (jamais de la vie, elle ne l'ajoutera, non mais! Elle n'est pas payée pour ça, non plus!), ou quand l'heure de fin de commande est dépassée d'une demie-seconde.
Les présidents de salle sont plus compliqués à amadouer. Il faut montrer que l'on a un sujet fascinant, enfin, qui les intéresse personnellement. En mettant du temps, en campant sur place (ou juste devant la porte des manuscrits), à force de persévérance, on finit par y arriver. Si, si.
Et je vous passe ceux qui ignorent superbement quelle est la profession des lecteurs. "Quoi, MCF, c'est quoi MCF ? Ce n'est pas un métier, ça!" Là, généralement, un collègue du président de salle intervient pour expliquer que "MCF" veut dire "Maître de conférence" soit une des trois ou quatre professions les plus fréquentes chez les lecteurs de Richelieu. No comment.
En vrai, Artémise a raison dans les grandes lignes. Mais il y a pire (il y a toujours pire). Par exemple à la grande BnF (celle de Tolbiac), il y a des ouvrages "en mauvais état" (ah ce qualificatif...) qui ne sont communiqués que sur autorisation spéciale, et tenez-vous bien, pour une seule journée. Même s'il fait plusieurs tomes, votre vieux machin précieux. Et si jamais vous avez l'outre-cuidance de vouloir le consulter le lendemain... "Ah mais ce n'est pas possible, Madame! Il faut redemander une autorisation!" Là, on reste souvent abasourdi. L'autorisation que l'on a mis des jours à obtenir n'est plus valable. Il faut relancer la machine pour juste une seconde journée de consultation. Prolonger la consultation, mettre ce précieux document dans un coffre-fort en attendant le lendemain, non, non et non, pas possible.
Et là, en toute logique, vous bénissez deux choses:
- l'inventeur de l'appareil photo numérique
- celui ou celle qui vous prête, confie le sien. Ou vous-même, si vous vous en êtes offert un, dans cette éventualité précisément.
Cependant, vous pouvez vous heurter au président de salle, qui pousse de longs soupirs avant de vous laisser prendre ce cher ouvrage en photographie. Et si ça l'abîmait, hein ?
Comment, techniquement, vous ne voyez pas comment la chose est possible ? Ah mais peut-être que, si, enfin éventuellement...
Réfrenez l'envie violente que vous avez alors de 1/ lever les yeux au ciel 2/ soupirer de désespoir 3/ éructer de rage 4/ Expliquer que prendre en photo l'ouvrage évitera de nombreuses manipulations.
Restons calme. Ne nous fâchons pas. Pensez aux présidents de salle qui comprennent les avantages de la photographie. Il y en a, heureusement.
4 commentaires:
Quoi, les choses évoluent aux manuscrits ?
ça alors. J'en reste comme deux voire trois ronds de flan.
Étonnant, non ? Tout a changé, les chaises sont même confortables (ça, c'est carrément incroyable), et même que l'on peut maintenant commander ses manuscrits du jour-même à distance, depuis le site de la BnF, pour ne pas avoir à attendre sur place... Un jour, on pourra faire la même chose à archives nationales, mais ça, c'est dans mes rêves...
Eh ben. Eeeeeeeh ben. Je suis époustouflée.
Il est vrai que je n'ai quasiment pas fichu les pieds à la BnF cette année, j'étais surtout aux AN...
on s'y croisera peut-être cet été :)
Je n'oublierai pas mes moustaches, alors, histoire d'être reconnaissable ! :D
Enregistrer un commentaire