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Une envie de livres ?

09/11/2010

16h31, une fonctionnaire et des fonctionnaires

Parfois, j'aimerais être fonctionnaire. Ça dure en général cinq secondes, avant que je me rappelle que je le suis déjà. J'essayais de contacter cet après-midi-là mon école doctorale. La bonne blague. Histoire de pouvoir  avoir accès à la plate-forme informatique afin de commander l'impression du papier manquant (évidemment) dans le dossier d'inscription. Lequel dossier est de ce fait coincé depuis une dizaine de jours dans le bureau de la responsable administrative parce qu'il manquait ce fameux papier, une demande de dérogation. Enfin il manquait ça et puis aussi une lettre de motivation. La plate-forme est accessible, mais le site de réinscription n'est pas ouvert. Pourquoi? Comment? Sais pas. Est-il fermé définitivement? Ouvert à cette date seulement au personnel? Sais pas. Reste à joindre la responsable pour lui demander de me l'envoyer ou de m'ouvrir l'accès.

Mauvaise pioche, à 16h31, alors que je cherchais à joindre le bon service, celui-ci était déjà fermé. C'est le genre de situation qui me fait méditer sur l'égalité dans notre bonne république. C'est comme les fonctionnaires, il doit y en avoir de plusieurs espèces, de l'égalité comme ci et de l'égalité comme ça. Le meilleur, c'est quand même qu'en appelant l'université, j'ai le choix entre prendre connaissance des jours et heures de fermeture de l'université et contacter le PC sécurité. J'ai fait bugger la boîte vocale en demandant à connaître les jours et dates d'ouverture.

Vu que je fais partie de ceux qui, comme des imbéciles, travaillent encore à 16h31 et même en général jusqu'à 20h, ça me plonge dans un abîme de consternation. Une journée qui se finit à 18h est pour moi une journée de chance, payée souvent par quatre ou cinq jours précédents où il vaut mieux ne pas regarder l'heure à laquelle je quitte ma chaise (mon chat peut témoigner). 

Dans ces moments-là, je suis prise d'un sentiment d'exaspération qui me fait dire que si le métier d'historien est un métier de solitaire, c'est tant mieux pour mes collègues. Parce que mon humeur massacrante pourrait tomber sur le premier venu, croisé dans un couloir.

Et je ne vous parle même pas de la lettre de motivation exigée pour pouvoir se réinscrire en thèse. Et c'est là que vous êtes en droit d'imiter les mouettes du bassin du Luxembourg, pour rigoler ouvertement (oui, mouettes rieuses, etc etc.). Rédiger une belle lettre de motivation pour expliquer pourquoi et comment vous tenez à faire un chèque de plus de trois cents euros alors que vous n'utiliserez au mieux que l'emprunt de livres à la bibliothèque. Le laboratoire? Sais même pas s'il y a un local à ce nom. Un ordinateur? Ah non, il est à moi, payé avec mon premier salaire de prof. D'ailleurs il commence à dater. Imprimante? Scanner? Logiciels? Fournitures de bureau? Photocopieuse? Ah non, tout ça, c'est à moi, enfin c'est moi qui l'ai payé. Et en  plus je dois rédiger une lettre de motivation pour expliquer au monsieur à quel point j'ai envie de terminer ma thèse. Sans rire. 

Je me demande quels arguments je peux sortir: "vous voyez, il fait chaud chez moi à travailler, je suis bien , j'aimerai bien y rester..." Pas très opérant. Non, vraiment, je ne vois pas. Bon, alors, comme une imbécile, je faire continuer ma journée en retournant à la préparation de mes cours. Ça au moins, c'est ouvert et possible.
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4 commentaires:

Cornelis a dit…

Bonjour

juste pour préciser, mais vous devez le savoir, ce n'est pas parce qu'un service n'est pas ouvert au public que les gens n'y travaillent pas. La plupart préfèrent d'ailleurs ne pas parler au public, et dès qu'ils le peuvent, mettre le téléphone sur répondeur. Surtout au moment où il faut réaliser des piles de dossiers pour le début de l'année. Ce n'est pas très agréable ceci dit et suscite l'exaspération bien souvent. D'ailleurs, il y a un administratif à temps plein pour votre ED ? Grosse fac alors

la Souris des archives a dit…

Oui, c'est exact. Mais ouvrir au public quatre heures par jour est-il pour autant la seule solution?

Pour connaître d'autres universités où il y a ne serait-ce qu'un appariteur en permanence à l'accueil de 7h30 à 19h, les contacts de ce fait sont beaucoup plus agréables: je sais qu'en cas d'urgence il y a quelqu'un, qu'un message sera laissé, un problème traité.

Alors que s'il n'y a personne en dehors de créneaux horaires réduits, l'agacement croît et l'agressivité ou le manque de patience aussi... Et du coup les conditions de travail des employés ne sont pas meilleures. Sans compter que c'est au même endroit que l'on en répond pas aux mails.

Peut-être aussi qu'en réduisant la complexité des formulaires administratifs, les dossiers seraient moins complexes à remplir et moins longs à traiter? Trop de procédure tue la procédure.

Je devrais aussi me considérer fermée au public et notamment aux étudiants quand je reçois des mails le soir tard, samedis et dimanches compris... ;-)

Artémise a dit…

C'est exactement ça ! pour ma part, voilà trois semaines que j'essaie de me résinscrire en doctorat... J'ai déjà envoyé deux fois le dossier qu'ils m'ont renvoyé car "il manque l'attestation employeur" - "mais c'est vous mon employeur, je suis allocataire moniteur chez vous bande de moules !" - "ah ben pardon, quand vous aurez tout reçu de nouveau, vous pourrez tout nous renvoyer ?"

Grrrrrrrrrr.

Et bien évidemment, dans ma fac, les horaires sont 9h-midi et 14h-16h. Même pas entre midi et deux.

Comme c'est pratique...

la Souris des archives a dit…

Tiens, ça me fait penser qu'il vaut mieux que j'y aille avec une copie de mon contrat, reçu fin septembre, alors qu'il était demandé à la constitution du dossier... début septembre.

Un peu comme une grrrrrande mutuelle de l'éducation nationale qui exigeait en septembre de chaque année mes trois derniers bulletins de salaire attestant de la modification de mes revenus selon mon nouveau contrat, commençant au 1er septembre.
Or, avant décembre, je n'avais aucun espoir de réunir les bulletins de salaire de septembre (premier mois du nouveau contrat), octobre et novembre. Sauf qu'en décembre, j'avais dépassé les délais dérogatoires pour fournir les papiers et ma mutuelle ne me couvrait plus. D'où des discussions interminables avec une lointaine plate-forme téléphonique où la pauvre employée ne comprenait rien et ne pouvait rien...