http://www.ledauphine.com/france-monde/2011/10/16/profs-en-detresse
La mort d’une femme, s’immolant par le feu en pleine cour de récréation de son lycée, jeudi, à Béziers, a bouleversé la France entière. Une “marche blanche” aura lieu lundi pour honorer sa mémoire. Cette femme, professeur de mathématiques, âgée de quarante-quatre ans, n’était pas une débutante. Elle était chevronnée. Elle enseignait dans les sections générales d’un établissement et faisait preuve, dit-on, d’un haut niveau d’exigence vis-à-vis de ses élèves. Certains d’entre eux, semble-t-il, la trouvaient trop “dure”, trop sévère. Elle leur a répondu en se donnant la mort.
Elle se faisait une haute idée de son métier. Trop haute ? Nul ne saurait déterminer la cause d’un suicide. Car il n’y a jamais de cause unique s’il y a, souvent, une goutte de malheur qui fait déborder la coupe de la désespérance et pousse au passage à l’acte. La seule chose à observer, dans le cas de cette femme, est le choix du lieu de sa tragédie. La cour de son lycée. C’est un message terrible et fort. Il signifie que toute la société doit s’interroger sur ce qui se passe dans les établissements scolaires. Et pas seulement dans ceux qui sont réputés “difficiles”.
L’école est le lieu où les adultes sont censés former des jeunes aux exigences de l’avenir. Les nourrir, intellectuellement. Mais, si l’on accède souvent à ce métier par vocation, par passion, par amour de ce que vous a apporté à vous-même le système scolaire (les profs sont souvent d’anciens bons élèves), la réalité d’aujourd’hui est pesante, aléatoire, inquiétante. Bien des élèves se rebiffent, déformés par les dégâts d’images consommées à l’excès, d’un langage désarticulé appris dans des familles éclatées où l’autorité se dilue. Il n’est pas nécessaire d’être sociologue de l’éducation pour faire ce constat : jamais, sans doute, dans l’histoire de notre pays l’enseignement aura été une mission plus complexe, plus pénible, plus risquée en termes d’équilibre personnel.
Face à cette difficulté montante, face à la solitude du prof, seul adulte dans ses classes troublées, la société exprime tour à tour de la solidarité ou de l’indifférence, quand elle ne va pas jusqu’au mépris. Cette femme, disent certains, n’avait pas assez de soutien dans son lycée. Et autour du lycée, dans l’administration, chez les politiques, chez les parents, en avait-elle ? Elle a donné sa réponse. Sa dernière leçon.
1 commentaire:
bonjour
je suis la tragédie depuis le début
J'ai publié un texte en hommage à votre collègue Lise sur monsite
http://mysteres-du-monde.voila.net/
rubriques actualités-->enseignement
Sa mort ne doit pas rester stérile,
ne baissez pas les bras,bon courage
à tous ( je suis fonctionnaire à la Poste)
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