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Une envie de livres ?

31/07/2012

Alerte : la destruction de l'escalier de la bibliothèque nationale à nouveau programmée !

Voici déjà le milieu de l'été et j'ai été bien silencieuse, une fois de plus. La raison est très ordinaire, rédaction, rédaction, il n'y a que cela comme explication. Je mets en parenthèse tout ce qui n'est pas la thèse (et je n'ai pas longuement ruminé ces rimes). 
C'est une urgence qui m'a décidée à revenir en coup de vent ici, puisque je viens d'apprendre qu'à ce jour, il est à nouveau question de la destruction de l'escalier d'honneur de la BnF. Le changement de gouvernement a en quelque sorte mis fin à la suspension accordée par Frédéric Mitterand. La directrice générale de la BNF, Jacqueline Sanson, n'aurait pas caché lors d'une réunion récente que la destruction était à nouveau à l'ordre du jour...

La précédente mobilisation avait permis de le sauver; il faut, je crois, continuer et obtenir cette fois l'assurance que cet escalier sera entièrement sauvegardé et de manière définitive.

En 2009, une association comprenant notamment l'historien Jean-Pierre Babelon, spécialiste de l'histoire de Paris, avait évité le pire (voir ici un premier billet de la tribune de l'art  suivi d'un autre annonçant que l'escalier était provisoirement sauvé en 2009). 

Pourquoi cette obstination? D'après le blog La tribune de l'art
Pour justifier sa suppression, les architectes lui trouvent tous les défauts. Trop massif, il est « grand par la dimension plus que par le caractère » ; il empêche de « constr[uire] une vision à grande échelle ». Il n’est « ni lisible depuis l’entrée Richelieu où il fait face abruptement à un mur, ni utile depuis l’entrée Vivienne où il fait obstruction à l’entrée de la salle ovale ». Quand on veut tuer son chien... On ne comprend vraiment pas pourquoi le ministère de la Culture a jugé bon, en 1983, d’inscrire sur l’Inventaire supplémentaire un monument aussi peu intéressant.
Il est évident que l’escalier occupe un espace important et que son articulation avec le reste du bâtiment n’est pas parfaite. Cela justifie-t-il pour autant sa démolition ? Labrouste n’en est pas l’auteur. Et alors ? Son architecte, Jean-Louis Pascal, Grand Prix de Rome en 1866, successeur de Labrouste, et à qui l’on doit notamment la salle Ovale, est un bon architecte.
Enfin, on objecte que l’escalier a été transformé en 1987 pour installer une batterie d’ascenseur, faisant passer la volée supérieure de gauche à droite. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes : l’altération par la Bibliothèque nationale, quatre ans après son inscription, d’un escalier du XIXe siècle, ne l’autorise pas à le démolir vingt ans plus tard.

Mais tout est à nouveau à faire! Je pense qu'une nouvelle pétition circulera bientôt à nouveau et je vous inviterai à ce moment-là à la signer ! En attendant, faites circuler au maximum l'information !

Cet escalier est beau, il est classé. Outre sa valeur artistique, il a aussi marqué des générations de chercheurs comme en témoignait ce blogueur en 2009: 
Cet escalier est historique, cet escalier est beau, cet escalier est monumental... simplement, depuis 1866, il a été emprunté – et continue de l'être jusqu'à nouvel ordre – par des chercheurs jeunes ou vieux se rendant au cabinet des manuscrits, par des visiteurs passionnés ou novices désireux de découvrir les merveilles du cabinet des médailles ou les expositions importantes installées dans la Galerie Mazarine.

De la maîtrise au doctorat, j'ai gravi bien souvent ces marches adoucies par le tapis rouge moelleux pour me rendre au cabinet des manuscrits ... et à chaque fois j'ai ressenti la grandeur et la noblesse de ce lieu de savoir grâce à ces vénérables degrés.

Cet escalier conduit d'une part au très beau cabinet des médailles et antiques et d'autre part à la salle de consultation des manuscrits occidentaux de la bibliothèque nationale de France.

Si vous ne connaissez pas le cabinet des médailles, il mérite réellement la visite. Très peu connu, pas du tout valorisé par la BnF (qui a envisagé de le fermer d'ailleurs - il n'a même pas un catalogue !), sauf très récemment par de grandes affiches sur le bâtiment en rénovation, il est pourtant gratuit. Sa collection est exceptionnelle: ce sont les anciennes collections royales, nationalisées à la Révolution et enrichies depuis par des dons. Il y a une collection impressionnante de vases grecs à figures, des intailles et des monnaies fabuleuses, le célèbre trône de Dagobert, des ivoires gravés de toute beauté et célèbres aussi.

Une présentation ici - clic (quand même ! à défaut de catalogue ) 

Encore une fois, parlez-en, faites-circulez et en attendant la pétition, écrivez à la BnF, je vous en prie, en cliquant ici


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3 commentaires:

NAIF a dit…

Malice des homonymies: s'appeler Sanson et jouer au bourreau (même d'un escalier)!

Aberlenc a dit…

Le pauvre escalier est condamné de longue date.

Evoquant son existence pour accéder au Département des manuscrits dans un ouvrage, il m'avait été conseillé de ne pas le citer car il devait disparaître.

Nous étions alors en 2001 !

Il s'agit donc d'un projet de longue haleine.

Reste à comprendre les movitivations de la BNF à l'égard de cet escalier. Un conservateur aurait glissé sur une des marches et lui en garderait rigueur ?

la Souris des archives a dit…

Ce n'est pas une raison pour se résigner, en tout cas, ce n'est pas dans ma nature ! Taïaut !