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Vous les trouverez dans la liste des blogs sur la droite de la page : une vraie perle Médiévizmes et un autre blog dont l'esprit un peu aigre ou en tout cas critique me plaît assez : Big Blogger.
Je me tâte sur la création d'un enfer de la toile, pour les blogs que je n'aime pas (blogs d'histoire ou d'historiens, entendons-nous) du genre qui commencent par afficher leur opinion politique ou autre. Ce qui, selon moi, appartient à la sphère privée et non à l'historien. Parce que l'on peut être historien et citoyen sans afficher l'appartenance à un courant politique ou à une religion. Mais ce n'est que mon avis.
Oh et puis non. Les mentionner ici ne serait que leur rendre plus de publicité qu'ils ne méritent. Le comble de l'enfer c'est l'absence, le vide.
Il faut dire qu'en ce moment, beaucoup d'historiens à mon goût mélange réflexion citoyenne et opinions privées. Or, dans le contexte de grève et de fronde des universitaires contre le ministère au sujet des réformes des universités (voire là ce qui se joue sur un site créé par le ministère, à lire avec la prudence requise face à une site officiel) j'écoute, mais j'avoue demeurer un peu sur la réserve. J'ai vaguement l'impression que des trucs m'échappent. "Pourquoi réagir autant maintenant ?" est une des questions que je me pose. Le problème dure au moins depuis la réforme du LMD (LicenceMasterDoctorat) qui remonte à quelques années. D'ailleurs les grandes écoles sont en train d'en crever du LMD et si la réforme des universités à eu l'honneur du 7-10 ce matin sur France Inter, beaucoup trop bref d'ailleurs pour traiter vraiment le problème, rien vu ni entendu sur la mort à court terme des grandes écoles, des prépas qui ne peuvent pas trouver leur place dans le système LMD... Sauf sur le site d'un "observatoire" qui se présente comme une société indépendante d’édition et de presse électronique Boivigny.com et en particulier intéressée par les dossiers relatifs à l'enseignement supérieur. J'ai besoin de temps pour réagir - parce que d'abord j'ai encore des copies sur les bras - et, blague à part, parce que j'essaie de me faire une idée par moi-même, d'autant que mon entourage mélange fonctionnaires et membres du privé, en particulier patrons de PME, autant dire que j'essaie de voir les problèmes par les deux bouts de la lorgnette. Ce qui demande au moins deux fois plus de temps.
Voici ici le blog d'un sociologue, chercheur au CNRS de 1969 à 1980, professeur dans plusieurs universités, Pierre Dubois, pour se faire une idée des critiques qui circulent dans le milieu des universitaires sur la réforme. Il y a des affirmations qui me semblent hasardeuses mais pour l'instant, j'écoute, je lis, et je préfère attendre avant d'exposer ce qui ne serait de toute façon qu'une opinion.
2 commentaires:
Chère souris,
Votre regard sur le travail de l'historien est tout à fait intéressant. Sur l'affichage d'opinion politique, il me semble que c'est d'autant plus nuisible que c'est une manière d'enfermer sa réflexion, alors que l'étude du passé tend plutôt à ouvrir des perspectives nouvelles.
Pour la réforme de l'enseignement supérieur, il me semble que les conséquences de la réforme LMD ne sont pas aussi graves pour les grandes écoles que vous le dîtes. Les diplômes des grandes écoles (ingénieur, commerces, ENS) correspondent à un master, auquel ils donnent en plus une marque déjà reconnue en France. Par conséquent le titre délivré est plus facilement reconnu à l'étranger qu'auparavant en conservant l'image de marque Grande Ecole en France et en l'exportant (en envoyant des étudiants à l'étranger).
Les classes prépa (scientifiques et commerciales surtout) ne devraient pas souffrir de la réforme puisque l'essentiel de leurs étudiants intègrent une école et débouchent sur un master.
Ensuite, les Grandes Ecoles ont mieux adapté leur rythme au système de semestres, en particulier en fin de cycle, et elles sont plus réactives dans les partenariats avec des institutions étrangères (je pourrais vous trouver quelques statistiques intéressantes à cet égard).
L'université souffre de sa rigidité et de son refus de s'adapter au LMD, en particulier sur l'étape doctorat (une thèse en trois ans ne peut prétendre à la qualité d'une thèse d'Etat). Une autre lacune est la perte de temps au cours de semestres qui ont à peine quatre mois effectifs (en comptant large).
C'est peut-être sévère, mais c'est un constat que je tire de visu d'une expérience récente en grande école et à l'université.
Cordialement
Cher Naïf,
(j'espère que vous portez à tort votre pseudonyme), si ce que vous dites de l'adaptation des grandes écoles est exact, ce serait une très bonne nouvelle.
Mais deux problèmes persistent: les grandes écoles sont obligées avec la réforme d'avoir un cursus qui commence à bac+3, et de délivrer un diplôme qui ajoute deux années, donc... de former en deux ans des jeunes gens qui auparavant disposaient de trois ans pour leur formation. Comment faire des deux ans de prépas trois ans, et des trois ans d'école, deux années ? C'est là tout le problème, enfin avec ce que cela signifie en matière de contenus.
À ce que j'ai vu, les écoles ont choisi d'étaler la prépa, et de réduire la formation des élèves ingénieurs... Ce qui pose un problème. Mais je crois que le CNISF a abandonné la lutte, plus ou moins franchement.
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