Une envie de livres ?
05/02/2009
Le lien existant entre le financement des universités, le PIB et une photocopieuse en panne
Vous le voyez, je tiens mal mes promesses, hier pas de billet, je suis rentrée trop tard - mais mais mais ! J'ai fini mes copies ! Champagne ! - pour cela.
Il est encore temps d'accomplir mon engagement cependant. Je dois avouer que j'ai un peu de mal, Hobbes et son Léviathan (voir ici pour les curieux qui ne boudent pas Wikipedia) m'a achevé ce soir...
Alors quel est le lien entre une panne de photocopieuse à l'université, les réformes de l'université et le PIB ? Tout tourne autour du financement. Si à la fin de cet article vous n'avez pas compris, vous avez le droit de sortir le piège (à souris).
D'abord, voir ici : sur le blog du sociologue Pierre Dubois dont je vous parlais dans l'avant-dernier article. Admirez au passage l'hébergeur du blog, Le Monde. Un peu comme ceux qui écrivent leur blog sur le site de Libé ou du Figaro, bref des blogs comme j'aime (humour). Passons.
Il y est question de la loi Libertés et Responsabilités des Universités, qui prévoit un accroissement de l'autonomie financière des universités. Ce sociologue précise que "les risques sont bien plus nombreux que les points forts. La structure de financement des universités ne change pas : l’Etat assure 85% des ressources, les autres étant assurées par les droits d’inscription, les contributions des collectivités territoriales et des entreprises. La LRU interdit - de manière tout à fait démagogique - de toucher aux droits d’inscription et laisse espérer l’arrivée de ressources nouvelles par la création de Fondations."
Et, de vous à moi, c'est là qu'on rigole. Parce que là il affirme un peu à la légère "les placements effectués peuvent avoir fait disparaître le capital initial, comme le montrent les aléas des Fondations de certaines universités américaines". Vouais. Les capitaux ne disparaissent jamais tout seuls. Ils disparaissent quand ils sont investis de façon risquée. Si on boursicote, il ne faut pas refuser le risque de perdre ses billes. Mais nul est obligé de boursicoter pour faire prospérer ses deniers.
Mais le plus beau arrive "Actuellement, les entreprises financent une partie de la recherche et des formations (taxe d’apprentissage) ; il n’y a pas besoin de Fondations pour qu’elles continuent". Sauf que la logique n'est pas du tout la même pour les entreprises. Pour les universités si. Mais pas pour les entreprises. Dans les pays qui pratiquent les fondations, celles-ci sont exonérées de certains impôts. Si Bill Gates a sa fondation, et se montre si généreux ce n'est certainement pas par générosité... Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer. Cela permet d'éviter l'imposition d'une partie de ses bénéfices.
La taxe d'apprentissage fait partie des nombreuses taxes qui frappent les entreprises (c'est normal, n'est-ce pas, n'entend-on pas en cette période de manifs de tout poil, "Les patrons c'est comme les cochons" reprenons tous en choeur...), comme la taxe professionnelle, qui pèse sur la valeur "locative des immeubles et la valeur des immobilisations corporelles", donc des locaux d'une société et sur ses stocks. À l'heure actuelle, si vous achetez une pièce en France, par exemple en commandant par internet, vous êtes livrés quinze jours après environ. Le temps que le fournisseur fasse fabriquer la pièce, ou la fasse venir d'un autre pays. Sauf si vous achetez la pièce dans un autre pays, directement, vous l'avez le lendemain ou le surlendemain par transporteur. Autant de moins pour le PIB.
Depuis trois semaines, une de deux seules photocopieuses de mon université est en panne. Le responsable du service de reproduction m'a dit "oh, je vois, c'est le connecteur qu'il faut changer". Je parierais un carambar que le prestataire de service n'a pas la pièce en stock. Le premier qui peut me dire pourquoi gagne mon carambar (pas déballé).
Demain (ou après-demain) ce sera la fête de certains journalistes... En attendant n'achetez surtout pas le dernier bouquin de Péan sur Kouchner, vous saurez pourquoi...
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la Souris des archives
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